Notre pays a une tradition de stabilité en matière salariale, comparativement au modèle anglo-saxon. Ainsi, les salariés restent souvent longtemps dans la même entreprise et perçoivent un salaire fixe. Toutefois ce modèle est en train de voler en éclat, du fait de la fluidification des rapports sociaux et économiques. Ainsi, les changements d’employeurs sont désormais fréquents et les modes de rémunération variable se développent. Le présent article s’attardera sur ceux-ci.
Les modes de rémunération variable : la prime qualité
Cette prime, qui prend en compte la qualité du travail fourni, est souvent utilisée dans le cadre des professions libérales, plus exigeantes en matière qualitative. Certains critères objectifs pourront être pris en considération (respect des délais ou des budgets…) même si une part de subjectivité reste inévitable, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes.
La rémunération via le commissionnement
C’est le mode de rémunération variable le plus ancien et le plus naturel. Il est très souvent usité avec les commerciaux. La rémunération allouée correspond à un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé. Ainsi, par exemple, si le taux de commissionnement est de 10% et si un chiffre d’affaires de 100.000 euros est réalisé, le salarié percevra 10.000 euros. Le commissionnement peut être linéaire (on appliquera alors un taux fixe) ou modulé, afin de motiver le salarié. Dans ce dernier cas, le taux sera plus élevé passé un certain seuil.
La prime d’objectif
Le versement de cette prime est subordonné à la réalisation de certains objectifs, devant être fixés avec un minimum de précision. En généralement, un seuil de déclenchement est prévu, situé en deca de l’objectif. Lorsque celui-ci est dépassé, le montant de la prime peut augmenter, de manière linéaire ou progressive.
La prime de classement
Le montant versé dépend du classement du salarié, déterminé en fonction de critères précis et objectifs (chiffre d’affaires réalisé). Pour l’entreprise, le coût total d’un tel dispositif est fixe, puisqu’une somme déterminée à l’avance est allouée à chaque place du classement. Toutefois, des modulations peuvent intervenir ; ainsi par exemple, un coefficient multiplicateur peut être prévu lorsqu’un certain seuil de chiffre d’affaires est atteint.
Les systèmes collectifs (intéressement et participation)
Du fait de certains avantages sociaux et fiscaux (voir infra), les entreprises tendent à favoriser le variable collectif, en particulier l’intéressement et la participation. La participation est une redistribution d’une partie du bénéfice produit par l’entreprise au profit des salariés. L’intéressement vient rémunérer la réalisation d’une performance collective ciblée et déterminée.
Le régime fiscal et social : quelle imposition du variable ?
Le variable individuel constitue un complément de rémunération, imposé et soumis aux charges sociales selon les règles de droit commun (imposition dans la catégorie des traitements et salaires, application d’un abattement de 10%, cotisations patronales ou salariales…) La participation et l’intéressement permettent quant à eux de bénéficier d’une exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu si certaines conditions sont respectées (durée d’indisponibilité…).