Compte tenu de la dynamique vieillissante de la population française et de l'augmentation générale du temps passé devant les écrans, l’avenir des lunetiers est loin d’être compromis.
Cependant, le secteur de l’optique doit faire face à de nouveaux enjeux, notamment ceux liés à la concurrence.
Les franchises et les grandes enseignes de lunettes gagnent du terrain et grignotent les parts de marché des professionnels indépendants.
C’est pourquoi l’ouverture d’un opticien doit faire l’objet d’une préparation minutieuse, où chaque étape (réglementation, démarches administratives, financement, etc.) est analysée avec précision et objectivité.
Comprendre la réglementation de l'opticien
Les dispositions à respecter
En lien avec la santé des patients, la profession d’opticien-lunetier est régie par le Code de la santé publique. Ainsi, pour pouvoir exercer son activité en toute légalité, le professionnel doit se conformer aux règles suivantes :
Détenir la qualification professionnelle requise pour délivrer du matériel médical ;
Procéder à l’enregistrement de son diplôme au répertoire ADELI, puis au répertoire national des professions de santé ;
S’inscrire auprès de la Caisse d’assurance maladie (CPAM) permettant aux clients d’obtenir un remboursement de leurs frais médicaux ;
Délivrer à titre gratuit un devis préalable à tout achat ;
Porter un badge mentionnant le nom, le prénom et le titre professionnel d’opticien-lunetier ;
Se soumettre à l’obligation d’un parcours de développement professionnel (actions de formation, de remise à niveau des connaissances, etc.) ;
Souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) ;
Respecter les normes de sécurité, d’hygiène et d’accessibilité de son point de vente (équipement réglementaire).
Les diplômes requis pour l’ouverture d’un opticien
L’ouverture d’un opticien ne nécessite pas de diplôme spécifique. Pour autant, sans qualification professionnelle, il est impossible de vendre de dispositif médical, tel que des verres de correction ou des lentilles de contact. Le recrutement d’une personne habilitée à le faire devient alors indispensable.
Pour exercer cette fonction, ce collaborateur doit être titulaire au minimum d’un diplôme de niveau bac +2, idéalement le BTS d’opticien-lunetier (brevet de technicien supérieur). Il peut également justifier d’autres titres, tels que :
Le brevet professionnel d’opticien-lunetier ;
Le diplôme des écoles nationales professionnelles, option optique et lunetterie ;
Le certificat d’études de l’École des métiers d’optique ;
Le diplôme de l’École régionale d’optique et d’orthopédie de Lille ;
Le diplôme d’ingénieur de l’École supérieure d’optique d’Orsay ;
Ou encore le brevet d’opticien-optométriste proposé par la chambre des métiers d’Alsace-Moselle.
Sans l’une de ces certifications, les fonctions qu’occupe le dirigeant d’un magasin d'optique se limitent à la gérance, à la comptabilité et à l’administration.
Choisir entre l'opticien indépendant et l'opticien franchisé
L’entrepreneur envisageant l’ouverture d’un opticien dispose de deux solutions : exercer en qualité d’indépendant ou en tant que franchisé. Chacune de ces options présente ses avantages et ses inconvénients.
L’opticien-lunetier indépendant
Le professionnel indépendant jouit d’une grande liberté de choix et d’action, et gère son commerce comme il l’entend. En revanche, ce dernier doit se tenir prêt à endosser plusieurs casquettes. En effet, il lui appartient de définir lui-même sa stratégie de vente pour développer son chiffre d’affaires.
En outre, il s’improvise responsable RH, comptable, vendeur, conseiller, tout en gérant sa propre communication. Sa charge de travail est lourde, mais il économise les frais de droit d’entrée dans une franchise, dont le prix varie selon la notoriété de la marque.
L’opticien franchisé
La franchise est une option dotée de nombreux atouts, mais ces derniers s’accompagnent aussi de quelques contraintes.
Parmi ses points positifs, le commerçant franchisé conserve un statut de travailleur indépendant, mais il bénéficie du rayonnement de l’image de marque. Il ne perd pas de temps à élaborer de stratégie de communication, et peut exploiter la visibilité et l’autorité offertes par l’enseigne.
De plus, en intégrant un réseau, l’opticien franchisé profite de nombreuses prestations d’accompagnement (études de marché, démarches de création d’entreprise, l’assistance technique et commerciale, etc.). Le franchiseur connaît les exigences du métier et fait donc profiter l’entrepreneur de son expérience.
Pour autant, ces prestations ont un prix et se matérialisent par les droits d’entrée dont il faut s’acquitter pour intégrer le réseau. Cette charge s’ajoute aux coûts inhérents à l’installation d’un magasin d’optique :
L’apport personnel pour déposer le capital social ;
L'investissement à prévoir pour les équipements (outils de contrôle comme le réfractomètre ou le pupillomètre, le mobilier, la mise en conformité des locaux, le matériel informatique, etc.) ;
L’achat de marchandises (montures de lunettes, verres correcteurs, lentilles de contact et autres accessoires) ;
etc...
Enfin, contrairement au gérant d’un commerce indépendant, l’opticien franchisé s’engage à respecter la feuille de route fournie par l’enseigne. Il peut s’agir de la mise en place de la vitrine, du choix des fournisseurs, etc.
Les étapes pour ouvrir un magasin d'optique
Avec un diplôme en poche, un business plan en béton armé, et un financement en bonne voie, il ne reste plus qu’à s’attaquer aux démarches d’ouverture d’une boutique d’opticien.
Enregistrer son diplôme
Avant cela, il convient de ne pas omettre de faire enregistrer le diplôme validé auprès du répertoire ADELI.
Ce dernier recense l’ensemble des professions médicales, ainsi que le lieu où elles sont exercées. Il s’agit de déposer un dossier auprès de l’ARS (Agence régionale de santé) de la région concernée.
Cette inscription au répertoire national d’identification des professionnels de santé est une obligation légale pour exercer dans le secteur de l’optique.
Initier le processus de création d’entreprise
À partir de là, l’opticien indépendant peut lancer les démarches liées à la constitution de son entreprise, à commencer par le choix de la forme juridique de l’entreprise. Il s’agit d’une étape essentielle.
De fait, le statut juridique impacte directement le régime social et fiscal de son dirigeant, ainsi que le reste des formalités de création à accomplir :
Rédaction des statuts en assemblée générale ;
Dépôt du capital social ;
Publication de l’avis de constitution dans un journal d’annonce légale (JAL) ;
Demande d’immatriculation de la société via le guichet unique du site de l’INPI, lequel transmet les éléments au centre de formalité des entreprises (CFE) ;
Réception de l’extrait Kbis, attestant de l’existence juridique de la structure.
Déclarer son entreprise à la CPAM
Ce n’est qu’au terme de ce parcours qu’il est possible de s’inscrire auprès des services de la Caisse d’assurance Maladie du département dans lequel l’activité est exercée.
Cette étape est indispensable et nécessite de constituer un dossier comprenant :
L’attestation d’inscription au répertoire ADELI ;
Un extrait Kbis ;
Un relevé d’identité bancaire (RIB) de l’entreprise.
Grâce à cela, le magasin d’optique est inscrit au répertoire national des professions de santé (FNPS). Le professionnel se voit délivrer sa carte professionnelle de santé, un cachet, des feuilles de soins, ainsi qu’un numéro d’identification permettant aux clients d’obtenir le remboursement de leurs frais d’optique.
Ouvrir un magasin d'optique dans un centre commercial
À l’instar de toute activité commerciale, trouver le local idéal pour un opticien reste un enjeu crucial. Le choix de l’emplacement doit faire l’objet de toute son attention, car celui-ci peut conditionner la rentabilité de son établissement.
L’opticien-lunetier a ainsi tout intérêt à privilégier un quartier concentrant une forte affluence de passants, comme un centre-ville par exemple. Parmi ses critères de sélection, il ne doit pas négliger la praticité d’accès. Sa zone de chalandise doit impérativement comprendre des places de parking, ainsi que des stations de lignes régulières de transport en commun.
Ouvrir un magasin d’optique dans un centre commercial réunit toutes les conditions pour toucher une large clientèle :
Un parking à forte capacité d’accueil et dans certains cas couverts ;
La proximité d’arrêts de bus, de tramways ou de métros ;
Des locaux souvent spacieux ;
La promiscuité des autres commerces créant une bonne dynamique d’achat.
Toutefois, l’octroi d’un bail dans un centre commercial reste subordonné à l’approbation de son directeur. Pour l’obtenir, il est vivement recommandé de lui soumettre une étude de marché bien ficelée, ainsi qu’un prévisionnel financier convaincant.
Ouvrir un magasin d'optique mutualiste
Afin de rendre les soins de correction oculaire accessibles au plus grand nombre, de nombreux opticiens-lunetiers décident d’intégrer le réseau de santé de la Mutualité française.
Le principe consiste à nouer des partenariats entre les organismes de frais de santé et les opticiens mutualistes. Cette initiative permet ainsi de proposer aux assurés des prestations de qualité et aux coûts maîtrisés.
Les opticiens mutualistes ont la possibilité de s’associer avec plusieurs mutuelles. En revanche, ils sont tenus de respecter le cahier des charges imposé par chacune d’elles. Selon les termes de leur accord, les clients peuvent alors bénéficier de :
La dispense d’avance des frais ;
Un reste à charge faible, voire nul ;
D’offres labellisées ;
etc.
Les opticiens mutualistes ont à cœur de se tenir proches de leurs clients pour répondre au mieux à leurs besoins, tout en soignant leur budget.
Nos conseils d'experts-comptables pour l'ouverture réussie d'un magasin d'optique
Pour que l’ouverture d’un commerce d’opticien soit un franc succès, chaque étape du projet doit être soigneusement étudiée :
Se conformer aux prérequis prévus par la réglementation (diplôme, enregistrement au répertoire ADELI et déclaration de l’activité) ;
Prendre connaissance des tendances du marché de l’optique par l’élaboration d’un business plan détaillé ;
Déterminer les conditions d’ouverture et d’exercice (statut juridique, la franchise ou indépendant, réseau mutualiste ou non, l’emplacement, etc.)
Trouver le local le plus adapté ;
Amorcer les démarches de création d’entreprise.
Parmi nos conseils les plus avisés : prendre le temps de travailler son business plan. Ce document est un incontournable de tout projet entrepreneurial.
Il définit la vision globale concernant ce dernier, puisqu’il en précise les contours, les objectifs, les obstacles et les projections budgétaires. Autre atout, il permet également de consolider son argumentaire face à d’éventuels investisseurs.
Comme pour tout commerce, l’ouverture d’un opticien ne s’improvise pas. Ce projet nécessite une préparation sans faille et une étude approfondie de tous les aspects qui s’y rapportent : réglementation, stratégie de vente et de communication, formalités afférentes à la création d’entreprise, concurrence, etc.
En cas de doute, notre partenaire Swapn se tient à votre disposition afin de vous aider à clarifier votre situation.