Connaissances financières et sources d'information : un potentiel à développer
86% des entrepreneurs interrogés estiment avoir de bonnes connaissances en matière de gestion financière, dont 30% se disent expert(e)s. Cette confiance témoigne d'une réelle volonté de maîtriser cet aspect crucial de leur activité et d'un optimisme certain quant à leurs capacités. Cependant, des disparités apparaissent selon le profil de l'entrepreneur. Ainsi, 37% des chefs d'entreprise se considèrent experts, contre 17% des indépendants. Les jeunes entrepreneurs (18-24 ans) affichent également une plus grande confiance en leurs compétences (42%) que leurs aînés.
Si l’on regarde leurs sources d'information, l'étude révèle un clivage marqué. Les entrepreneurs aisés et expérimentés s'appuient majoritairement sur des professionnels qualifiés (respectivement 45% et 40%), tandis que les indépendants et les débutants, plus vulnérables, se tournent vers Internet et les réseaux sociaux (34% des indépendants et 33% des entrepreneurs débutants).
Cette diversité de sources d'information souligne l'importance d'adapter les ressources disponibles aux besoins spécifiques de chaque entrepreneur et de garantir l'accès à une information financière fiable et de qualité pour tous.
Des pratiques financières à encadrer
L’étude révèle que 62% des entrepreneurs ont déjà adopté des pratiques financières discutables. Par exemple, 20% ont déjà “gonflé” leurs notes de frais et 24% ont omis de déclarer certains revenus. Les pratiques les plus courantes incluent l’utilisation des fonds de l’entreprise pour des dépenses personnelles (39%) et l’octroi de cadeaux en nature à des clients ou partenaires (40%).
Ces actions sont plus fréquentes chez les hommes (67%), les chefs d’entreprise (70%) et les entrepreneurs les plus expérimentés (61%). De plus, 69% des répondants se déclarant “experts” en gestion financière sont les plus enclins à adopter ce type de pratiques.
Bien que courantes, ces pratiques soulèvent des questions éthiques et juridiques importantes. Une analyse plus approfondie montre que les entrepreneurs ayant déjà fermé une entreprise sont plus susceptibles d'avoir recours à ces pratiques (83%), ce qui suggère un lien entre ces comportements et les difficultés financières.
Vacances d’été et utilisation de la carte bancaire professionnelle
27% des entrepreneurs interrogés prévoient d’utiliser leur carte bancaire (CB) professionnelle pour couvrir certaines dépenses lors des prochaines vacances d’été.
Les hommes (33%) sont plus enclins à cette pratique que les femmes (20%), et les chefs d'entreprise (32%) le sont deux fois plus que les indépendants (17%). Cette différence pourrait s'expliquer par une frontière moins nette entre vie professionnelle et vie privée chez certains entrepreneurs.
Fait notable, 40% des entrepreneurs ayant déjà utilisé les fonds de leur entreprise à des fins personnelles envisagent d'utiliser leur CB professionnelle de la même manière, contre seulement 5% de ceux qui ne l'ont jamais fait. Il est donc crucial de sensibiliser les entrepreneurs aux risques encourus et de les accompagner dans la mise en place de bonnes pratiques pour séparer clairement les finances personnelles et professionnelles.
Le contrôle fiscal : une épée de Damoclès
32% des entrepreneurs expriment leur inquiétude face à un éventuel contrôle fiscal, en particulier les dirigeants d’entreprise (36% contre 24% pour les indépendants) et les jeunes entrepreneurs (49% des 18-24 ans contre 31% des 35-49 ans). Les entrepreneurs ayant déjà utilisé les fonds de leur entreprise à des fins personnelles sont également plus préoccupés par un contrôle fiscal (42%).
Face à ce risque, les entrepreneurs demandent davantage de formations et de campagnes d’informations. Une formation obligatoire sur les finances et la gestion d’entreprise est souhaitée par 37% d’entre eux. En revanche, seulement 14% considèrent qu’un renforcement des contrôles et des sanctions en cas d’abus serait efficace.
Le statut de micro-entrepreneur : un choix à éclairer
Si 76% des micro-entrepreneurs affirment connaître les limites de leur statut, l'étude montre des disparités selon l'âge. En effet, seulement 64% des jeunes (18-24 ans) déclarent être bien informés, contre 80% pour les plus de 35 ans. Le coût supplémentaire perçu lors d'un changement de statut juridique est un frein majeur, même pour les entrepreneurs bien informés (40%).
Ces résultats soulignent l'importance d'une meilleure information et d'un accompagnement personnalisé pour aider les entrepreneurs, notamment les plus jeunes, à faire un choix éclairé quant à leur statut juridique. Des ressources adaptées pourraient leur permettre de mieux comprendre les avantages et les inconvénients de chaque statut, et de choisir celui qui correspond le mieux à leurs besoins et à leurs ambitions.
Enquête réalisée par FLASHS pour L-Expert-Comptable.com du 7 juin au 14 juin 2024 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel Selvitys de 1 200 dirigeants d’entreprises et freelances âgés de 18 ans et plus, représentatif de ces catégories socio-professionnelles.