Comment apporter de l’argent à son entreprise ?

L'article en brefLes entreprises en démarrage ont souvent besoin de financements extérieurs pour soutenir leur croissance, allant des apports en capital aux prêts bancaires. Parmi les options, l'apport en compte courant est simple et flexible, permettant aux associés d'injecter des fonds sans augmenter le capital social, bien qu'il ne confère pas de droits politiques supplémentaires. L'apport en capital, en revanche, offre des avantages comme des droits de vote et des réductions fiscales, mais nécessite un processus formel et complexe.

D'autres solutions incluent les emprunts bancaires, malgré la prudence actuelle des banques, et les prêts inter-entreprises, récemment autorisés mais soumis à des conditions strictes. Le financement participatif (crowdfunding) et les business angels offrent des alternatives dynamiques, souvent réservées aux entreprises innovantes. Les fonds d'investissement et les dons familiaux complètent ce panorama, chacun ayant ses propres avantages et contraintes pour soutenir les entreprises à différents stades de leur développement.
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Article rédigé et certifié par Guillaume DELEMARLE
 
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
Temps de lecture : 3minDernière mise à jour : 19/06/2024

Les entreprises, en particulier au début de leur activité, ont souvent besoin de fonds extérieurs, provenant de ses associés ou de personnes tierces (banques…). En effet, la trésorerie dégagée par l’activité ne permet pas toujours de faire face aux besoins en financement, du fait notamment des investissements réalisés. Les moyens de financer son entreprise sont nombreux (apport en capital, apport en compte courant, emprunt, prêt inter-entreprise…)

Le présent article vient dresser un panorama de ceux-ci.
 

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L’apport en compte courant par les associés

C’est le moyen le plus simple d’apporter de l’argent à son entreprise. Ainsi, aucune augmentation de capital n’est requise (il n’est donc pas nécessaire de convoquer une assemblée extraordinaire ) et l’apporteur peut récupérer à tout moment les fonds mis à disposition de l’entreprise. De plus, l’apport peut être rémunéré par des intérêts. En contrepartie, il n’est pas possible, par ce biais, d’accroître sa quote-part dans le capital de la société. Ainsi, dans les sociétés pluripersonnelles, les associés favorisant les augmentations de capital accroitront leur pouvoir de décision dans la société par rapport aux associés qui se contenteront d’injecter de l’argent en compte courant.

L’apport en capital permet d'augmenter la trésorerie

Souscrire au capital initial ou aux augmentations de capital d’une société présente de très nombreux avantages :

  • l’apport permet de se voir attribuer des droits politiques (droits de vote) ou financiers (faculté de percevoir des dividendes),

  • une plus-value pourra être constatée en cas de cession des titres reçus en contrepartie de la souscription,

  • celle-ci permet, si certaines conditions sont remplies, de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu de 18% ou d’ISF de 50%,

  • la crédibilité de l’entreprise est renforcée avec un capital social plus important.

Toutefois, les apports en capital sont soumis à un formalisme très contraignant (obligation de convoquer une assemblée générale extraordinaire, nécessité d’obtenir l’accord des associés…) et les associés majoritaires pourront s’y opposer. En outre, il est très difficile pour l’apporteur d’obtenir le remboursement de ses fonds. Les sommes sont donc bloquées.

L’emprunt bancaire

C’est le moyen le plus naturel de bénéficier d’un apport d’argent. Toutefois, les banques sont devenues assez frileuses en matière de financement des entreprises. Ainsi, il conviendra de porter un projet particulièrement crédible et avoir des fonds propres importants.

Le crédit inter-entreprise

La loi Macron a autorisé les prêts interentreprises. Ainsi, une entreprise, à compter du 1er janvier 2016, peut emprunter à une autre entreprise avec laquelle elle n’a aucun lien capitalistique. Toutefois, ces prêts sont soumis à des conditions très strictes :

  • l'échéance du prêt est très courte (2 ans maximum),

  • les entreprises doivent entretenir un lien économique,

  • l’emprunt est réservé aux TPE, PME ou ETI,

  • la société prêteuse doit être une SA ou une SARL et avoir une trésorerie excédentaire.

Dans les faits, il convient d’attendre la publication d’un décret afin d’avoir plus de précisions sur les modalités d’application du dispositif (définition du lien économique, taux d’intérêt maximal applicable....).

La banque publique d’investissement

La banque publique d’investissement (ou Bpi) offre des solutions de financement pour soutenir certains projets comme le développement de l'innovation, la conquête de nouveaux marchés, la reprise d'établissements... Ces solution peuvent prendre la forme :

  • d'aides octroyées,

  • de garanties,

  • de cofinancements,

  • de financements mezzanine.

Les entreprises souhaitant bénéficier des solutions proposées par la Banque publique d’investissement, doivent contacter une antenne locale ou faire une demande sur le site de l'institution.

Le crowfunding

Le financement par crowdfunding, ou financement participatif, est en plein boom en ce moment. Il existe de nombreux sites permettant aux internautes d’investir dans un projet en quelques clics.

Les sommes versées peuvent avoir ou non une contrepartie (part dans les bénéfices futurs, mise à disposition gratuite du produit ou du service proposé....).

Les business angels

Les business angels sont des personnes physiques, généralement très diplômées et fortunées, qui mettent à disposition d’une entreprise des fonds, leur savoir faire et leur réseau. Il s’agit donc d’un véritable associé entrepreneur qui va, en échange des gains futurs, participer à la croissance de l’entreprise. Toutes les entreprises n’intéressent pas les business angels. Ceux-ci investiront ainsi généralement dans des entreprises innovantes ayant un fort potentiel de croissance. Les entreprises plus “conventionnelles” auront quelques difficultés à faire appel à ce type d’investisseur.

Les fonds d’investissement

Cette solution est réservée aux entreprises qui ont un fort besoin de financement. Les fonds d’investissement sont des personnes morales, dont le capital est détenu lui même par de nombreux investisseurs privés ou publics (banques, assurances, particuliers...). Ils vont investir au capital de PME, afin de financer leurs développements et de rémunérer leurs souscripteurs. Ainsi, pour assurer une rémunération acceptable à ses souscripteurs, les fonds vont sélectionner drastiquement les entreprises dans lesquelles ils vont investir et vont accompagner la croissance de celles-ci (acquisition de nouveaux outils, recrutement de collaborateurs de talent, etc).

Les dons familiaux

Des dons peuvent être accordés dans le cadre de la sphère familiale pour financer une entreprise. Ceux-ci sont en principe imposés aux droits de mutation à titre gratuit. Toutefois, des abattements s’appliquent, venant diminuer la base imposable :

  • 100 000 euros pour les dons aux enfants ou aux ascendants,

  • 31 865 euros pour les dons aux petits enfants,

  • 15 932 euros pour les dons aux frères et sœurs.

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