Lorsqu’un projet d’entreprise est sur le point de voir le jour, la question du financement est une problématique qui se pose indubitablement. Ce besoin en financement est évidemment à relativiser au type d’activité de la structure, mais dans tous les cas il est dangereux de brider ses ambitions de départ par défaut de moyens.
D’autant qu’un financement de création d’entreprise ne se limite pas aux seuls investissements matériels, mais prend également en compte tous les frais de gestion et charges fixes qui vont inévitablement se poser à l’entrepreneur.
Préparer un business plan
Pour trouver le financement de votre création d’entreprise, vous devez chiffrer celui-ci au plus proche de la réalité. Un business plan n’est donc pas optionnel, tant pour vous aider à savoir où vous en êtes, que pour asseoir votre demande de financement.
Le business plan d’un projet de création n’est pas si simple à réaliser, mais il doit pourtant se rapprocher au mieux de la réalité. Évidemment, il ne s’agit pas d’un budget prévisionnel et le manque de recul sur l’activité peut justifier un certain droit à l’erreur. Toutefois il vaut mieux légèrement surévaluer le besoin en financement plutôt que de le minimiser, car cette dernière option enlève beaucoup de crédit au sérieux du porteur de projet.
Un business plan digne de ce nom doit faire état de :
L’activité : que va commercialiser l’entreprise ? Quels sont les concurrents sur le marché ? Les besoins des consommateurs sont-ils réels ? Le marché visé est-il porteur sur le long terme ?
Les besoins matériels : matériel de production et matériel de gestion
Les charges diverses : énergie (électricité, frais d’essence,…), information (ligne de téléphone, internet,…), loyer, communication (besoins en publicité, encarts,…)
Les besoins humains : le coût éventuel des employés et/ou des sous-traitants
Le besoin en fond de roulement : de quelle trésorerie disponible l’entreprise aura-t-elle besoin pour faire face aux charges du quotidien ?
La stratégie mise en place et les prévisions financières : quelles vont être les orientations de l’entreprise ? Sur quoi cela doit-il déboucher ?
Le budget prévisionnel : la rentabilité sera-t-elle au rendez-vous ?
Le business plan se doit donc de faire preuve de sérieux et de cohérence, mais il doit également être suffisamment simple pour être rapidement compris par vos interlocuteurs lors d’un entretien.
Voici un article qui vous expliquera plus en détail tout ce que doit comporter votre business plan : https://www.l-expert-comptable.com/a/531070-les-etapes-du-business-plan.html
L’apport personnel
L’apport personnel ou le prêt familial sont des solutions de simplicité pour financer la création de son entreprise. Toutefois, de fait, cet argent est issu d’un patrimoine personnel (le vôtre ou celui du prêteur) et inclut donc sa perte éventuelle en cas de banqueroute, même si vous avez créé une société à responsabilités limitées.
Outre l’aspect financier, l’apport personnel peut également faire état de l’expérience de l’entrepreneur et de ses compétences dans le métier pour créer de la valeur. Il peut aussi se matérialiser par des équipements ou un véhicule par exemple.
Un bon point à faire également figurer dans votre business plan.
Les financements publics
Ce qui est pratique avec les financements publics c’est que leurs règles sont connues à l’avance et scrupuleusement appliquées par les organismes qui en assurent l’attribution. Ainsi, sauf en cas d’entretien particulièrement raté, un porteur de projet qui répond aux conditions d'octroi d’une aide, bourse ou prêt préférentiel saura avant même sa demande s’il « rentre dans les cases ».
Pour autant, il ne faut pas négliger la qualité des dossiers à constituer. Les aides publiques sont généralement très avantageuses et représentent un excellent tremplin pour l’activité. De plus, elles représentent un atout supplémentaire de confiance pour demander par la suite un complément de financement privé.
Les financements privés
Le premier financement privé auquel l’on pense pour la création d’une entreprise est le prêt bancaire. Si cette réalité est toujours d’actualité, elle ne doit pas constituer la seule piste de recherche, d’autant que selon la période de votre demande, cette dernière pourra être aléatoirement rejetée alors que votre projet est tout à fait viable (une demande de découvert autorisé est également considérée comme une demande de financement).
D’autres pistes sont donc à explorer comme par exemple la levée de fonds dans le cas d’une entreprise innovante, ou le recours à des business angels pour un projet dont les garanties sont solides.
Dans tous les cas, les financements privés ne relèvent pas de la philanthropie. Votre demande doit être étayée et mettre en confiance vos interlocuteurs.
L’idéal étant de partager un véritable sentiment de partenariat avec ses financeurs, ce qui est globalement plus difficile avec un banquier qui ne résonnera qu’en termes d’échéances et qui appliquera le protocole qui lui est imposé par son agence.
Pour aller plus loin dans vos recherches et obtenir des informations sur les financements possibles lors d’une création d’entreprise, lisez également notre page " Quelles aides financières pour créer mon entreprise ? ".
Résumé des aides pour financer sa création d'entreprise
1. L’emprunt bancaire
Il s’agit de la source de financement la plus courante, pour des investissements à moyen et long terme. La durée du prêt est d’ailleurs, souvent déterminée sur la durée de vie du bien à financer.
Il faut savoir que les banques ne financent que rarement l’intégralité d’un projet professionnel. Elles attendent du futur chef d’entreprise, un investissement personnel, qui doit être compris généralement entre 20 et 30% du financement total nécessaire.
2. Le micro-crédit
Le micro crédit était destiné au départ à aider les pays en voie de développement. Maintenant, elle est également accessible au pays en voie de sous-développement.
Le micro crédit peut, ainsi, permettre aux personnes, qui se retrouvent excluent du système bancaire, d’obtenir un financement, dont le montant est plafonné à 25 000€ en Europe.
3. Le leasing
Il s’agit de louer les biens nécessaires au démarrage de son projet, soit sous la forme d’un crédit-bail (c'est-à-dire avec une option de rachat du bien à la fin du contrat), ou soit sous la forme d’un leasing financier (c'est-à-dire sans option de rachat à la fin du contrat).
Par rapport aux prêts traditionnels, l’avantage du leasing est de garantir le loueur qui reste propriétaire des biens pendant toute la durée de la location.
L’inconvénient est que ce moyen de financement est souvent un peu plus coûteux qu’un emprunt bancaire.
4. Les aides et subventions
Il est impossible de lister l’ensemble des aides dont peut bénéficier un créateur d’entreprise. Elles dépendent du lieu de l’investissement, du porteur du projet, de la nature des investissements et/ou du projet. Votre expert-comptable pourra vous aider à vous orienter vers les aides, et subventions, adaptées à votre projet.
Il faut également savoir que les sommes sont souvent attribuées après le démarrage du projet. Donc montez votre projet sans compter sur ces aides. Elles seront un plus bienvenue pour votre trésorerie par la suite.
5. Les autres partenaires
Vous avez peut-être, à proximité de vous, des partenaires financiers, prêts à vous aider, sans que vous le sachiez. Il s’agit de votre famille, ou de vos amis. Dans le monde financier, on appelle ce type d’aide, la « Love Money ». Mais attention à bien définir les conditions de ce soutien pécuniaire, pour que la « Love Money » ne se transforme pas en « Hate Money ».
On peut également évoquer d’autres partenaires, un peu moins proche, tels que les Capital-Risqueurs, ou encore les Business Angels. En général, ce type de financement n’est accessible qu’à très peu d’entreprises. En effet, ces investisseurs font une sélection très rigoureuse des entreprises qu’ils souhaitent aider.
L’objectif, pour eux, est de souscrire à une prise de participation dans une société ayant un fort potentiel de croissance, et ainsi réaliser une plus-value à court, ou moyen, terme. Le créateur doit donc s’assurer d’une réussite rapide de son projet, sous peine de voir ses investisseurs partir rapidement.
Enfin, il existe une dernière source de financement, qui est votre propre épargne. Mais attention à bien équilibrer les risques avant de tout investir dans le lancement de votre projet.
Une dernière info en passant : avant de rencontrer de futurs partenaires financiers, assurez-vous de bien connaître vos besoins à financer, et les raisons du choix du mode de financement. C’est alors que l’assistance d’un expert-comptable est forte précieuse. Il pourra vous faire gagner un temps précieux dans le montage de votre dossier, et vous orienter vers les bons partenaires.
Le meilleur partenaire du chef d’entreprise reste son expert-comptable.