Qu’est-ce que le cash-flow d’une entreprise ? Définition.
Le cash-flow d’une entreprise correspond à l’état actuel et à venir de ses flux de trésorerie.
Pour le comprendre, il faut donc avoir quelques notions de comptabilité, dont cette première notion essentielle : la trésorerie.
Celle-ci est égale au solde résultant des encaissements auxquels l’on soustrait les décaissements.
La trésorerie va donc varier selon que vous ayez consenti ou bénéficié de délais de paiement (ex : une vente actée en septembre payée en novembre : visible en trésorerie en novembre).
Un deuxième niveau d’analyse (très important quand l’on emprunte) est le calcul de la CAF (capacité d’autofinancement). Cela permet aux investisseurs externes de se positionner quant au niveau de risque qu’ils prennent en prêtant à un chef d’entreprise.
C’est avec cette CAF que l’on rembourse le capital (seuls les intérêts étant déductibles du résultat imposable).
L’intérêt de cet indicateur est de retraiter le résultat net de l’exercice en trésorerie potentielle, en y ajoutant le montant des amortissements passés sur l’année et qui ont permis de faire baisser l’assiette imposable sans que ces amortissements n’aient été une charge à décaisser.
La CAF est donc la trésorerie que l’on retrouverait à la fin de l’exercice si :
- Au début de l’exercice, la trésorerie était à zéro.
- L’ensemble des recettes étaient encaissées immédiatement et les dépenses payées immédiatement.
Le cash-flow reprend cette notion de trésorerie et de CAF, corrigée de plusieurs défauts. C’est ce que nous allons voir ci-après.
Pour quoi le cash-flow est important ?
La notion de cash-flow est essentielle car elle permet d’anticiper des difficultés de trésorerie à venir ( ex : paiement de taxe, impôt, …) mais aussi de prévoir de futurs investissements, qui eux-mêmes seront générateurs de valeur.
Encore faut-il pouvoir assumer ces dépenses et/ou démontrer à un co-financeur que l’investissement en question ne grèvera pas la trésorerie de l’entreprise !
Il s’agit donc ici d’une notion majeure pour le futur d’une entreprise, car en cas de cash-flow négatif, plusieurs possibilités s’offriront au(x) dirigeant(s), parmi lesquelles :
- Puiser dans ses ressources personnelles pour faire face à cette situation.
- Céder des parts de son entreprise contre du cash (perte d’indépendance et de maîtrise ?).
- Investissements et développement reportés.
Nous tâcherons donc de rester sur un cash-flow à minima à l’équilibre et de préférence positif !
Comment calculer le cash-flow ?
Si l’on repart du calcul de la CAF, l’écueil principal qui peut en être fait est de ne pas tenir compte des décalages de trésorerie. Eux-mêmes étant induits par les encaissements restants à venir et les charges qui seront payées à une date ultérieure (achats, taxes diverses,...).
Ces décalages sont donc naturellement issus du cycle d’exploitation de toute activité professionnelle et correspondent à la variation du BFR (Besoin en fonds de roulement).
La notion de cash-flow correspond justement aux flux de trésorerie réellement dégagés au cours d’une période. Cela intéresse particulièrement les investisseurs car la valeur d’une entreprise dépend en partie des flux de trésorerie qu’elle est en capacité de dégager.
Deux types de cash-flow sont alors rencontrés :
A - Le “cash-flow from operations” (flux de trésorerie opérationnels).
B - Le “free cash-flow” (flux de trésorerie disponible).
Pour le premier d’entre eux (cash-flow from operations), l’intérêt réside comme son nom l’indique, dans la prise en compte de la trésorerie. Il permet une synthèse entre mesure de la rentabilité et façon d’optimiser son cycle d’exploitation (délai de paiement clients / délai de paiement fournisseurs / gestion des stocks).
On le calcule comme tel :
Résultat de l’exercice
+ Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions
- Reprises sur dépréciations et provisions
-Résultat exceptionnel
- Variation du BFR
Pour le second (free cash-flow), on intégrera aussi des notions de nouveaux investissements et désinvestissements. Le “free cash-flow” correspond donc au flux de trésorerie net restant après les investissements à venir (net des cessions d’immobilisations).
On peut donc le calculer de la sorte :
Free cash-flow = cash-flow from operations - investissements (nets des désinvestissements).
Qu’est-ce que le cash-flow en immobilier ?
La notion de cash-flow en immobilier résulte du même raisonnement, à savoir dégager une rentabilité nette positive.
C’est-à-dire une fois déduit des encaissements l’ensemble des charges inhérentes à l’acquisition et à la gestion d’un bien.
De ces encaissements (loyers), l’on déduira donc les éléments suivants : mensualité de l’emprunt, assurance emprunteur, charges de copropriété et/ou d’entretien, taxe foncière, assurance PNO (Propriétaire non occupant),...
Attention, dans le cas d’un investissement locatif, la banque ne retient en général “que” 70% du montant des loyers à percevoir comme base de calcul (parfois légèrement plus) pour se prémunir de tout risque.
Mais le secteur immobilier est régi par des règles connues de tous qu’il est difficile de contourner avant de trouver la perle rare !
Nous pourrons notamment citer :
- Des capacités d’endettement limités (35%, assurance emprunteur incluse). Cette recommandation du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière va devenir contraignante pour les banques à compter du 1er janvier 2022.
- Un prix de l’immobilier important dans les zones tendues.
- Un apport financier souvent demandé par la banque pour financer une opération immobilière.
- Une carence locative plus importante, voire une dépréciation du prix du bien dans des zones éloignées des centres d’intérêts (économiques, touristiques,..).
S’attacher à sortir un cash-flow positif est donc une notion essentielle pour tout investisseur car le résultat inverse voudrait dire qu’en plus de son effort initial (apport personnel), il devra fournir un effort mensuel supplémentaire pour pallier aux carences de son investissement ! Effort lui-même financé par d’autres sources de revenus ou d’épargne..
Le cash-flow positif en immobilier répond donc favorablement à deux écueils possibles :
- Faire face à l’imprévu (vacances locative, travaux non prévus,...)
- Dégager des revenus supplémentaires dans une visée de réinvestissement de ces gains.
Il est aussi possible de ne pas s’attarder uniquement sur la notion de cash-flow positif mais pourquoi pas de plus-value potentielle à la revente.
En général, les biens les mieux placés vous offriront un rendement annuel plus faible mais une meilleure garantie à la revente (à nuancer tout de même, il est difficile de savoir à l’avance quelles seront les attentes des acheteurs dans un futur lointain, la crise du Covid-19 sur le marché immobilier en étant une preuve (plus de recherches comprenant un extérieur, plus de télétravail donc plus d’espace possible à budget équivalent si éloigné des centres urbains,...).