Stock d'alerte / Stock critique : définition
Le stock d’alerte aussi appelé stock critique est le plus bas niveau de stock physique que possède une entreprise dans ses locaux. Une fois le stock d’alerte atteint il est indispensable de lancer un réapprovisionnement (le point de commande) au risque de subir une rupture d'approvisionnement.
Pour l'entreprise, c'est un seuil critique à surveiller afin de gérer son flux logistique, à défaut, cela est susceptible d'entraîner une perte du chiffre d'affaires ainsi qu'une mauvaise image auprès du public.
Il s'agit également d'un élément indispensable dans l'établissement d'un business plan avant de créer son entreprise, ce dernier ayant un impact sur la trésorerie.
En outre, une fois déterminé, le stock d'alerte permet de réduire au maximum les coûts supplémentaires liés à l'achat des produits ainsi que ceux relatifs au lieu de stockage. La contrepartie étant naturellement une moindre adaptabilité en cas de crise, l'exemple des masques pendant le COVID a illustré cela de manière assez évidente.
Différencier le stock d’alerte du stock de sécurité
Le stock d’alerte est la quantité minimum d’un produit dont dispose physiquement l’entreprise et qui enclenche un réapprovisionnement. Il se place avant le stock de sécurité (aussi appelé stock tampon) qui lui ne doit être utilisé qu’en cas d’urgence comme une rupture chez les fournisseurs, un retard de livraison ou une forte demande inattendue.
Comment calculer son stock d'alerte
Un responsable aura généralement la responsabilité de calculer le stock d’alerte. Pour cela il devra tenir compte :
- De la prévision des ventes (rythme des ventes)
- Du délai de réapprovisionnement par les fournisseurs
La formule du stock d'alerte
Le stock d’alerte = le stock minimum + le stock de sécurité
Il est donc nécessaire pour comprendre cette méthode de calcul de savoir comment déterminer le stock minimum et le stock de sécurité.
Déterminer le stock minimum
Il correspond au stock répondant aux ventes à la clientèle pendant la période de réapprovisionnement. Il se place avant le stock de sécurité, il s'agit alors d'un niveau de stock supplémentaire. Dans un souci de rentabilité, tous les produits d'une entreprise ne doivent pas faire l'objet d'un stock minimum. Pour choisir ces produits trois critères :
- le degré de service : plus le service proposé au client est élevé plus le stock minimum le sera aussi
- les aléas inhérents au produit : saisonnalité, retard de certains fournisseurs...
- le rapport entre le coût de stockage et le coût d'opportunité : le coût de stockage du produit en question ne doit pas être supérieur à la perte qu'engendrerait une rupture de stock
La loi Pareto peut également aider à déterminer les produits à stocker. La règle : 80 % des résultats proviennent de 20 % des causes. 20 % des produits en stock ne doivent pas être en rupture dû à leur valeur. La méthode ABC est un dérivé de cette loi qui consiste en un découpage plus précis des produits en trois catégories :
- Catégorie A : ces produits sont une priorité car ils représentent 80 % de la valeur du stock
- Catégorie B : ces produits nécessitent une attention moyenne car il représente 15 % de la valeur du stock
- Catégorie C : ces produits requièrent une faible attention avec 5 % de la valeur du stock
Déterminer le stock de sécurité
Différentes formules permettent de définir le stock de sécurité :
- La formule simple : Stock de sécurité = vente moyenne x période couverte par le stock de sécurité
- La formule moyenne et maximum : Stock de sécurité = (vente maximum x délai maximum) – (vente moyenne x délai moyen)
- La loi normale. Il s'agit de calculs plus complexes à mettre en œuvre. Cette méthode permet de calculer le stock de sécurité en prenant en compte des critères d'incertitude (incertitude sur la demande, incertitude sur le délai...).
Est-il réellement opportun d'avoir recours à un stock d'alerte ?
À défaut d'une méthode de gestion de stock qui se substiturait au stock d'alerte, cette notion est indispensable pour ne pas faire encourir une rupture de stock et pénaliser la supply chain. La prévoyance est donc de rigueur.
Certaines entreprises choisissent de faire appel à un autre moyen pour gérer leur stock comme le VMI (Vendor-Managed Inventory) connue également sous le nom de méthode de réapprovisionnement continue. Le principe est d'octroyer la gestion des approvisionnements au fournisseur. Ces derniers ont donc accès aux données de l'entreprise afin d'assurer le réapprovisionnement des plateformes de vente. Cette méthode a pour avantage de faire des économies de stockage.
Une bonne organisation de la supply chain : les différents niveaux de stock
Si le stock d'alerte est indispensable pour éviter une baisse du chiffre d'affaires, plusieurs niveaux sont à prendre en compte pour gérer au mieux son activité. Parmi eux le stock maximum, le stock initial, le stock final ou encore le stock réel ou théorique.
Le stock initial et le stock final
Aussi nommé le stock de départ ou stock d’ouverture, le stock initial est constaté au début d’un exercice comptable.
Le stock final aussi appelé stock de clôture est enregistré en fin d'exercice comptable. Sa valeur a un impact sur le bilan de la société.
Formule de calcul : Stock Final = Stock Initial + Entrées - Sorties (obtenues à l'aide d'un inventaire)
Le stock théorique et le stock réel
Le stock théorique, comme son nom l'indique correspond au niveau de stock dont l'entreprise pense disposer d'après les écritures recensées. Le stock réel, lui, est concret. Il s'agit du niveau de stock que l'entreprise a constaté après avoir réalisé un inventaire.
Le stock maximum
Il fixe une limite à ne pas dépasser. Dans l'hypothèse où cette limite serait dépassée on parlera de surstockage. Cela représente un coût supplémentaire et inutile pour l'entreprise
Tous ces niveaux peuvent être organisés dans "une fiche des stocks" qui permettra de gérer les stocks de manière précise et optimale. La méthode et le support dépendront du flux de marchandises de l'entreprise. Pour celles qui en enregistrent peu, le logiciel Excel sera suffisant pour s'y retrouver. Le point fondamental étant d'actualiser la fiche en fonction des flux.