En 2001, la Cour de cassation reconnaît le droit au respect de la vie privée sur le lieu de travail. Depuis cette date, la jurisprudence ne cesse d’approuver ce jugement… Dans les limites du raisonnable !
Jusqu’où peut-on mêler vie personnelle au travail, sans risquer de se faire taper sur les doigts par son employeur, voire carrément licencier pour faute ?
Les mails personnels
Le droit au secret de la correspondance est un fondamental. L’employeur a interdiction de consulter vos échanges personnels, même s’ils proviennent de votre boîte professionnelle… Encore faut-il le préciser ! Indiquez « personnel » dans l’objet de vos mails et en titre de vos pièces jointes. À défaut, le contenu des messages pourra être lu.
La loi n’interdit pas à l’employeur de suivre le volume des mails expédiés et reçus. S’il constate une quantité excessive de messages « personnels », il pourra invoquer ce motif dans le cadre d’un licenciement pour faute. Restez modéré !
Le téléchargement de fichiers
Fonds d’écrans personnalisés, photos de vacances téléchargées sur l’ordinateur… En 2007, un salarié avait stocké dans son ordinateur professionnel une quantité astronomique de films pornographiques. Il s’est vu licencié pour faute grave…
Dans la même logique que l’envoi de mails, tout fichier expressément nommé « personnel » ne pourra être consulté librement. À défaut d’indication, il sera présumé « professionnel ».
Bien sûr, si l’employeur constate un volume trop important de dossiers « personnels », il ne pourra pas en vérifier le contenu, mais il pourra invoquer ce motif dans le cadre d’un licenciement pour faute.
L’ouverture du courrier
Le courrier papier est traité de la même manière. À vos correspondants d’indiquer formellement la qualité « personnelle » de l’enveloppe. À défaut, l’entreprise se réserve le droit d’ouvrir votre courrier.
Le téléphone (fixe ou portable)
Si la mise à disposition d’un téléphone portable est un élément de la rémunération, la question du caractère privé des appels ne se pose pas. Dans le cas d’un outil strictement professionnel, le salarié est libre de passer des appels privés, pendant ou après ses heures de travail, à condition de ne pas abuser de ce droit.
Les appels ne pourront être enregistrés, les numéros ne pourront être consultés.
Néanmoins, l’employeur accède librement au relevé mensuel de son opérateur (sans les numéros de téléphone). S’il découvre une facture inadéquate, il pourra envisager des sanctions.
Internet
La loi tolère le surf sur internet à titre personnel, à condition de ne pas abuser ! Trop de connexions ou trop de temps passé sur des sites inappropriés pourront être considérés comme des fautes graves. Méfiez-vous ! Le caractère abusif du surf est laissé à l’appréciation de l’employeur.
Une petite touche de vie personnelle à son travail ne fait de mal à personne. Elle doit néanmoins rester discrète et marginale. Le Code du travail est formel : « le salarié est à la disposition de l’employeur »…
Fini la lecture et tous au boulot !