Podcast : Les étapes de l'ouverture d'un hôtel
Démarches administratives
Choisir le bon statut juridique
Afin d'ouvrir un hôtel, il faudra définir le bon statut juridique.
La micro-entreprise :
La micro-entreprise, qui en cas de dépassement pourra être basculée en entreprise individuelle, est une solution intéressante pour le futur hôtelier. En effet, elle a l'avantage de ne présenter aucun frais en cas de chiffre d'affaires nul. Toutefois, sous ce statut juridique, il est impossible de dépasser les 170 000 euros de chiffres d’affaires annuel.
L'EIRL (entrepreneur individuel à responsabilité limitée) :
L'EIRL permettra de dissocier les fonds personnels et les fonds affectés à l'activité professionnelle.
SARL (société à responsabilité limitée) ou EURL :
Il est également possible de créer une SARL (société à responsabilité limitée) ou sa version unipersonnelle, une EURL. Ce faisant, on donne naissance à une personne morale avec un patrimoine distinct, et l'on permet à l'hôtel d'être cédée ou de survivre à son créateur.
L'avantage premier de cette forme de statut juridique est la responsabilité limitée qu'à hauteur de leurs apports dans l'entreprise. Le droit de vote d'un associé sera égal à la hauteur de sa part de capital.
Avec la SARL, le gérant de l'établissement hôtelier, s’il est associé, bénéficie des mêmes avantages qu'un salarié (sauf pour le chômage), car il est « travailleur assimilé salarié ».
La SAS (société à actions simplifiées) ou SASU (société à actions simplifiées unipersonnelle) :
La SAS et la SASU représentent des avantages pour les dirigeants de l'entreprise, en cela qu'ils sont assimilés salariés et bénéficient donc de la protection du régime générale de la Sécurité Sociale. Autre point important : s’il n'y pas de rémunération, il n'y aura aucune cotisation sociale à payer.
Ce statut laisse également beaucoup de liberté aux associés. En effet, ceux-ci peuvent décider de la nature et des fonctions des dirigeants, ainsi que de la manière dont seront prises les décisions des associés. Les associés peuvent être des personnes physiques ou morales, mais ils doivent comprendre au minimum un associé SASU.
Les responsabilités sociales
Les hôtels relèvent tous de la convention collective nationale des hôtels, cafés et restaurants (HCR). Tous les employés qui y travaillent sont protégés par cette convention, et bénéficient :
-Des heures supplémentaires et du repos compensateur :
-majoration de 10 % entre la 36ème et la 39ème heure travaillée
-majoration de 20 % entre la 40ème et la 43ème heure travaillée
-majoration de 50 % à partir de la 44ème heure travaillée.
-De la prise en charge des repas (pour le personnel) ou de l'indemnisation compensatoire :
- Selon la convention collective des HCR, les repas du personnel doivent être fournis par l'établissement. En cas d'impossibilité (si les horaires des repas sont compris dans les horaires de travail), le personnel doit recevoir une indemnisation compensatoire.
-Du salaire minimum, de la prime de tuteurage, du temps d'habillage et de déshabillage :
-le salaire minimum le plus bas équivaut à 101% du SMIC,
-les employés qui sont chargés d'encadrer un salarié pendant plus d'un mois doivent recevoir une prime de tuteurage équivalente à 2% de leur rémunération brute de base.
-tous les employés ont droit à une compensation financière ou à un temps de repos en échange du temps dédié à l'habillage et au déshabillage.
Réaliser un Business Plan
La réalisation d'un Business Plan permet à l'entrepreneur de savoir si son projet est réalisable, et à quelles conditions, et d'avoir une idée de sa rentabilité. Ce document, une fois rédigé, est consulté comme référence par les personnes extérieures concernées par le projet (experts-comptables, investisseurs, banques...). Sans lui, il est impossible de rechercher des financements.
Le Business Plan doit comprendre :
Un compte de résultat prévisionnel, Un bilan prévisionnel, une estimation sur le besoin en fonds de roulement (BFR),
Des données importantes concernant la société (le statut juridique, le régime fiscal et social etc.)
Une étude de marché,
Quels coûts lors de l’ouverture d’un hôtel ?
Les coûts de l'ouverture d'un hôtel varient grandement en fonction du standing de celui-ci, de sa taille, de son emplacement, du nombre de chambres, des différents services qu'il propose, de la promotion qui en est faite et du coût de celle-ci etc. Mais il faudra prévoir de nombreux frais pour le matériel, les licences , l'infrastructure pour recevoir et les normes d’hygiènes du restaurant et des chambres.
Les aides pour ouvrir votre hôtel
Afin de financer votre projet de création d'hôtel, il existe plusieurs organismes d'aide au financement de la création d'entreprise.
BPI France : cet organisme vous permet de bénéficier d’une garantie bancaire qui couvre jusqu’à 200.000 euros de prêts dans le cadre de la création de l'entreprise.
accès au dispositif du Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise. Mis en place par l'Etat en partenariat avec la Caisse des Dépôts et Consignation est cependant réservé aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires des minima sociaux.
Ouvrir un hôtel sans apport
Ouvrir son hôtel sans apport est une entreprise compliquée, et même proche de l’impossible. Votre business plan vous aura permis d’estimer le montant que base pour pouvoir vous lancer en comptant le matériel, infrastructure, mise en place et le temps de recevoir les premiers clients. Alors ouvrir un hôtel sans apport sera très compliqué et demandera un prêt à la banque ou d’obtenir des fonds par d’autres organismes.
Peut-on ouvrir un hôtel sans diplôme ?
Aucun diplôme n'est obligatoire pour ouvrir un hôtel. En théorie, tout le monde peut décider de créer un établissement hôtelier. Cependant, il est toujours préférable de connaître le domaine de l’hôtellerie avant de se lancer dans l’aventure.
Les spécificités de l’activité
Avant d'ouvrir un hôtel, il faut prendre connaissance de toutes les spécificités que présente cette activité.
Les spécificités pratiques et administratives :
Les normes de sécurité :
Les hôtels, en leur qualité d'établissement recevant du public, se doivent de respecter certaines normes de sécurité, et doivent posséder :
-un système de limitation des risques d'incendie,
-un système d'alerte aux occupants en cas de sinistre,
Ils doivent pouvoir :
-évacuer les occupants dans de bonnes conditions, sans générer de panique,
-alerter les services de secours facilement et faciliter leur intervention.
Les normes d'accessibilité :
Depuis le 1er janvier 2015, les établissements qui reçoivent du public se doivent de pouvoir recevoir des personnes souffrant de handicap. Tous les hôtels doivent donc posséder des facilités d'accès aux personnes handicapées.
L'obtention des étoiles :
Pour posséder des étoiles, un hôtel doit demander d'être classé en hôtel de tourisme. Il sera ensuite évalué, et en fonction de son standing, obtiendra une à cinq étoiles.
L'obtention des licences de boissons :
Si l'établissement souhaite servir des boissons alcoolisées, il doit posséder des licences de débit de boisson.
Déclaration auprès de la SACEM :
Si l'hôtel veut diffuser de la musique, il doit se déclarer auprès de la SACEM (la société des auteurs, compositeurs et diffuseurs de musique), et leur payer une redevance annuelle.
L'exploitant d'un établissement hôtelier doit :
→ afficher ses prix TTC et ses services,
→ remettre les notes d'hôtel aux clients,
→ tenir un registre de police.
Il est préférable d'être couvert, non seulement par l'assurance responsabilité civile professionnelle (qui est obligatoire), mais également par :
La garantie perte d'exploitation (qui est fortement recommandée),
La garantie ALEA (Atteinte aux Liaisons, à l'Environnement et à l'Activité),
L'assurance homme-clé (permet de compenser la perte de l'exploitation causée par l'absence du chef d'entreprise ou d'un salarié clef.)