Se lancer dans l’aventure de la traduction freelance, c’est vivre de sa passion des langues et organiser son emploi du temps sans contrainte. Il est important d’analyser tous les paramètres afin de s’installer dans les meilleures conditions : compétences acquises, marché potentiel, forme juridique (micro-entreprise, EURL, SASU), etc.
Pour se créer une clientèle, le travailleur indépendant doit avoir un CV à jour, s’inscrire sur des sites internet d’emplois, contacter une agence de traduction, etc.
Le marché des traducteurs freelances
Si l’intelligence artificielle et la traduction automatique bouleversent le travail des traducteurs, la croissance du secteur demeure forte : 4.7 % dans le monde en 2018. Aucune étude n’a jamais été réalisée sur le nombre de traducteurs professionnels en France, mais on estime qu’il existe 5 à 6 000 traducteurs indépendants et 400 à 500 sociétés spécialisées.
La langue la plus recherchée demeure l’anglais, suivie de près par l’allemand et le mandarin. Cependant, avec la mondialisation, les entreprises ont accès à tous les marchés du monde. Il est donc fort à parier que les langues les plus parlées aujourd’hui ne seront pas les mêmes que demain !
Des débouchés pourraient ainsi s’offrir à vous dans d’autres langues étrangères, comme le turc, le polonais, le portugais ou le néerlandais.
Les missions du traducteur indépendant
Le travail du traducteur prend des formes bien différentes. Il peut ainsi :
Transposer un texte d’une langue-source vers une langue-cible en prenant en compte les subtilités et les nuances d’un texte
Réaliser du sous-titrage pour le secteur audiovisuel ;
Traduire les propos d’une personne au tribunal de grande instance…
Cependant, le métier de traducteur freelance tend à se spécialiser. Traduction littéraire, traduction technique, traduction juridique ou encore traduction assermentée constituent autant de pistes à explorer pour faire décoller votre petite affaire.
Traducteur indépendant : une profession libérale non réglementée
En France, aucun diplôme n’est requis pour devenir traducteur indépendant, car ce n’est pas une profession réglementée. Il est recommandé de justifier d’un haut niveau de la langue pratiquée et d’une bonne culture générale.
Les futurs clients recherchent des compétences réelles, afin de s’assurer que le travail de traduction sera de la meilleure qualité possible.
Vous pouvez mettre en avant un master pro spécialisé en traduction et interprétation ou dans les métiers de la traduction, ou un cursus dans les langues étrangères appliquées.
La plupart des traducteurs indépendants possèdent des diplômes certifiant leur niveau. Il existe plusieurs certifications différentes selon la langue pratiquée. Pour l’anglais, la certification la plus connue est l’IELTS (International English Testing System).
Pourquoi devenir traducteur indépendant / freelance plutôt qu’être traducteur salarié ?
Certes, devenir traducteur freelance, c’est quitter le confort de son CDI. Mais s’affranchir de la relation de subordination avec un employeur vous permettra de :
Choisir votre lieu d’exercice : fini les temps de trajet interminables, vous pouvez exercer votre profession de traducteur depuis chez vous, un coworking space, une plage de Thaïlande… ;
Choisir vos horaires : vous êtes plutôt du matin ou au contraire, un oiseau de nuit ? Vous organisez votre temps de travail comme vous l’entendez. Une seule contrainte : respecter la deadline fixée avec le client ;
Choisir vos missions et vos clients : spécialisation en traduction vers le français ou vers l’anglais, relecture dans la langue maternelle, traducteur juridique, traduction de documents, doublage, sous-titres… Choisissez en fonction de vos envies et de vos compétences !
Les démarches / formalités / étapes pour se lancer en traducteur indépendant / freelance
La première question à se poser est « quel statut juridique choisir pour être traducteur freelance » ? En effet, celui-ci a des conséquences sur la fiscalité et le régime social auquel vous serez assujetti.
En outre, les formalités administratives dépendront de la structure juridique retenue. Enfin, notez que si vous souhaitez vous lancer aux côtés d’organisations internationales ou nationales (ministères des Affaires étrangères, cour d’appel, par exemple), vous devrez disposer d’un agrément, voire prêter serment.
Traducteur indépendant : quel statut juridique choisir ?
Très certainement, vous allez lancer votre activité de freelance seul. Plusieurs formes juridiques s’offrent à vous :
La micro-entreprise : ce statut présente l’avantage d’être peu coûteux et rapide à mettre en place. Vous devez seulement remplir un formulaire en ligne et vous pouvez ensuite vous lancer. Cependant, le statut d’auto-entrepreneur est limité par un plafond de chiffre d’affaires. Si votre activité vient à se développer, ce que l’on vous souhaite, vous avez intérêt à envisager d’autres statuts juridiques comme l’entreprise individuelle et les sociétés commerciales ;
L’entreprise individuelle (EI) : elle peut aussi être à responsabilité limitée (EIRL) pour vous permettre de protéger votre patrimoine personnel. Elle nécessite une démarche supplémentaire : l’immatriculation auprès de l’Urssaf ;
Les sociétés commerciales : il peut s’agir d’une SASU ou d’une EURL . L’avantage, c’est qu’elles limitent votre responsabilité au montant des apports que vous réalisez dans le capital social. Il n’existe pas de capital social minimum : vous pouvez donc vous lancer avec un euro en poche. Vous avez aussi la possibilité de vous verser une rémunération ou des dividendes en tant que dirigeant, en fonction des bénéfices que vous dégagerez. Si vous souhaitez vous associer, vous pourrez facilement faire évoluer l’EURL vers une SARL, et la SASU vers une SAS ;
Le portage salarial : dans ce cas, le traducteur professionnel se situe à mi-chemin entre l’indépendant et le salarié.
Le régime d’imposition du traducteur freelance
Le régime d’imposition varie selon le statut juridique retenu. Concrètement, vous serez imposé sur votre chiffre d’affaires (CA) ou sur vos bénéfices, à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS).
En régime micro-fiscal : pour les micro-entreprises et les EI au régime de l’auto-entreprise. Vous paierez de l’IR en fonction du CA réalisé, soit par prélèvement à la source, soit par prélèvement forfaitaire libératoire. Comme vous exercez une activité libérale, vos revenus sont imposés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC) ;
Au régime de la déclaration contrôlée : les bénéfices seront ajoutés aux autres revenus de votre foyer fiscal puis imposés dans votre tranche marginale d’IR. Ce régime est de droit pour les EURL et sur option pour les SASU ;
Au régime de l’impôt sur les sociétés, à un taux réduit ou un taux normal. Il est de plein droit pour les SASU et sur option pour l’EURL.
Le régime social du traducteur freelance
À nouveau, le régime social dépend du statut juridique retenu. Vous pouvez être :
Travailleur non-salarié (TNS) : c’est le cas du micro-entrepreneur, de l’entrepreneur individuel et le gérant d’EURL. Les cotisations sociales sont soit assises sur le CA réalisé (régime micro-social), soit au forfait. Concrètement, elles reviennent bien moins cher qu’en SASU, mais en contrepartie, la couverture sociale est moins étendue. Vous pouvez la compéter avec un contrat de prévoyance ou une mutuelle ;
Assimilé salarié : c’est le cas du président de SASU. Celui-ci profite d’une protection sociale complète, à l’exception des droits chômages. Les cotisations s’élèvent à 65 % en moyenne de la rémunération. Contrairement à l’EURL, si vous ne vous rémunérez pas, vous ne paierez pas de cotisations sociales.
Pour plus de conseils sur le statut juridique, n’hésitez pas à nous contacter .
Les charges du traducteur indépendant
Comme beaucoup de métiers qui peuvent être exercés en télétravail, vos charges restent faibles. Vous devez prévoir d’acheter un ordinateur et de souscrire une bonne connexion internet. En outre, vous aurez des dépenses liées à :
L’acquisition de licences et de logiciels de traduction ;
La domiciliation de votre entreprise si vous n’exercez pas de chez vous ;
Les frais liés au statut juridique (comptabilité, par exemple).
Les aides financières pour créer une entreprise en travailleur indépendant
En tant que candidat à l’entrepreneuriat, vous avez peut-être droit à des aides financières à la création d’entreprise. Celles-ci sont versées par Pôle Emploi ou les collectivités. Il peut s’agir de :
L’ACRE : vous bénéficiez d’une exonération de charges sociales au démarrage de l’activité et pendant un an. L’exonération peut être totale ou partielle, en fonction du montant de vos revenus ;
L’ARCE : vous percevrez 45 % de vos allocations chômage sous la forme d’un capital ;
Subventions publiques.
Comment trouver ses premiers clients en tant que traducteur freelance ?
Se trouver une clientèle pérenne est la première chose à faire lorsque l’on s’installe à son compte, et ce pour n’importe quel domaine d’activité.
Plusieurs solutions sont à envisager :
Se faire connaître sur les plateformes spécialisées dans l’offre de services de traduction, aussi bien au niveau des professionnels que des particuliers ;
Créer un profil sur les plateformes généralistes qui recensent des freelances, comme Malt ou Codeur ;
Mettre son CV et son portfolio à jour et démarcher directement les entreprises ;
Se spécialiser dans un ou plusieurs domaines afin de viser une clientèle particulière. Certains traducteurs freelances font l’erreur d’accepter toutes les missions qui peuvent leur être confiées. Ils ne maîtrisent pas forcément le vocabulaire adéquat à la traduction, ce qui peut leur porter préjudice (avis négatif du client sur une plateforme, par exemple) ;
Contacter des agences de traduction afin de se voir confier des missions.
La rémunération / le salaire d’un indépendant
Une des grandes différences avec le salariat réside dans le fait qu’un traducteur indépendant n’aura jamais une paye fixe à la fin du mois. En effet, c’est lui qui est maître de sa rémunération.
De nombreuses variantes sont à prendre en compte afin de pouvoir déterminer ce que peut gagner un traducteur indépendant :
La difficulté des traductions qui lui sont confiées ;
La pluralité des langues qu’il maîtrise ;
Son expérience professionnelle significative ou non.
Le traducteur est généralement rémunéré au nombre de mots : plus il en écrit plus il sera rémunéré. Autre possibilité : fixer son tarif journalier moyen (TJM) en fonction de la rémunération que l’on souhaite se verser et de ses charges. Il est important de bien savoir se positionner et ne pas travailler à perte !
Enfin, le traducteur peut percevoir des droits d’auteur, particulièrement s’il exerce l’activité de traducteur littéraire.
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On vous accompagne dans le choix de votre statut juridique jusqu’à l’obtention de votre immatriculation. Vous pouvez nous contacter pour avoir plus d’informations ou faire une demande de devis sur notre site internet !