Les comptes 151, "Provisions pour risques", dans le plan comptable général, sont destinés à anticiper des dépenses futures découlant de risques ou de charges clairement précisés, dont la survenance est probable mais dont le montant ou la date de réalisation est incertain. Ces provisions représentent donc une reconnaissance comptable et financière de l'obligation potentielle ou de la perte future que l'entreprise estime devoir supporter.
Description du compte
Les comptes de provisions pour risques permettent de couvrir différents types de risques auxquels une entreprise peut être exposée :
- 1511 - Provisions pour litiges : Ce sous-compte est utilisé pour couvrir les risques liés à des litiges en cours ou potentiels, où l'entreprise anticipe une issue défavorable pouvant entraîner des charges financières.
- 1512 - Provisions pour garanties données aux clients : Pour les coûts anticipés liés aux garanties offertes sur les produits ou services vendus, lorsque des défauts ou des réclamations sont probables.
- 1513 - Provisions pour pertes sur contrats : Si une entreprise anticipe des pertes sur certains contrats en cours, par exemple, lorsque les coûts estimés pour achever un projet dépassent les revenus attendus.
- 1514 - Provisions pour amendes et pénalités : Pour les amendes ou pénalités que l'entreprise estime devoir payer suite à la violation de réglementations.
- 1518 - Autres provisions pour risques : Ce sous-compte peut être utilisé pour d'autres types de risques spécifiques non couverts par les catégories précédentes.
Comptes fréquentés et liés
- Compte 65 "Autres charges de gestion courante" : Pour la reconnaissance des charges effectives une fois que le risque s'est matérialisé et que la provision est utilisée.
- Compte 16 "Dettes et produits constatés d'avance" : Dans certains cas, les ajustements de provisions peuvent être traités via ce compte si cela concerne des périodes antérieures.
Implications fiscales
- Déductibilité fiscale : Les provisions pour risques sont généralement déductibles du résultat imposable de l'entreprise, à condition qu'elles respectent les critères de fond et de forme imposés par la législation fiscale. Ces critères incluent la justification de la provision par un risque clairement identifié et raisonnablement estimable.
- Réintégrations fiscales : Si une provision s'avère ultérieurement surévaluée ou non justifiée (par exemple, si le risque ne se matérialise pas), l'excédent provisionné peut être réintégré au résultat imposable de l'entreprise.
Exemples pratiques :
- Litiges en cours : Une entreprise provisionne un montant estimé pour couvrir les coûts liés à un litige avec un fournisseur concernant la qualité des matières premières livrées.
- Garanties offertes : Un fabricant d'électroménager provisionne pour les coûts anticipés de réparation ou de remplacement de produits défectueux couverts par une garantie.
- Pertes sur contrats : Une entreprise de construction provisionne pour des pertes anticipées sur un projet où les coûts de construction ont dépassé les estimations initiales en raison de l'augmentation des prix des matériaux.
- Amendes potentielles : Une société provisionne pour une amende potentielle liée à une enquête réglementaire en cours concernant le non-respect des normes environnementales.