Contrairement aux idées reçues, un chômeur n’est pas un inactif. En effet, il s’agit d’une personne qui dispose de la capacité de travailler et qui est activement à la recherche d’un emploi. Le danger est de confondre et de réduire les personnes qui ne travaillent pas aux chômeurs.
C’est pourquoi de nombreuses personnes sont sans emploi, mais ne sont pas comptabilisées en tant que chômeurs ou demandeurs d’emploi. Découvrez la définition du chômage, la définition du chômeur ou encore celle du demandeur d’emploi !
Les définitions officielles du chômage
On distingue deux définitions officielles : d’une part la définition internationale du BIT et d’autre part, la définition française de l’INSEE. Le chômage est ainsi mesuré soit avec la Population Sans Emploi à la Recherche d’un Emploi, qui s’effectue grâce aux enquêtes emplois de l’INSEE, soit par la Demande d’Emploi en Fin de Mois (DEFM), estimé grâce aux chiffres de Pôle Emploi.
Définition du chômage pour le Bureau International du Travail (BIT)
En 1982, le BIT a défini le chômeur comme une personne en âge de travailler, soit âgé de 15 ans ou plus, qui remplit les trois critères suivants :
Le chômeur doit être sans travail, : il ne doit pas avoir exercé une activité rémunérée au cours de la semaine, ne serait-ce qu’une heure pendant la semaine de référence ;
Le chômeur doit être disponible, dans un délai de deux semaines pour occuper un emploi. Dans le cas d’arrêt maladie, la disponibilité est étendue à quatre semaines.
Le chômeur doit être activement à la recherche de travail, au cours des quatre dernières semaines. Il doit ainsi mettre en œuvre des démarches spécifiques, comme se déclarer chômeur ou s’inscrire dans une agence d’intérim.
Cette définition très étroite englobe cependant les personnes qui répondent à ces critères, tout en ayant trouvé un travail qui commence dans un délai de moins de trois mois.
Mettre en place des démarches effectives pour trouver un emploi ne va pas de soi : par exemple, il ne suffit pas de renouveler son inscription à Pôle Emploi pour répondre au critère de recherche active du BIT.
La définition du chômage pour l’INSEE
Après les Trente Glorieuses et le plein-emploi, le marché du travail est devenu de plus en plus difficile, avec un taux d’emploi en baisse et un nombre de chômeurs en augmentation constante. Pour mieux coller aux réalités du chômage en France, l’INSEE a fait évoluer plusieurs fois sa définition.
La définition historique du chômage
La définition de l’INSEE est plus souple que celle du BIT et plus précise. Jusqu’en 1995, il existait 5 catégories de demandeurs d’emploi. Entre 1995 et 2008, il existait 8 catégories de chômeurs. Par exemple, la catégorie 1 était composée des personnes remplissant ces quatre critères :
Le chômeur ne pas avoir d’emploi ou disposer d’une activité réduite, de moins de 78 heures pour le mois ;
Le chômeur doit être disponible immédiatement ;
Le chômeur doit rechercher un emploi à plein-temps, puisqu’il peut exercer une activité réduite ;
Le chômeur doit être inscrit à Pôle Emploi. Il s’agit donc de la seule démarche active que recense l’INSEE contrairement au BIT.
La définition des chômeurs
Aujourd’hui, il existe 5 catégories de chômeurs en France :
Chômeur de catégorie A : sans emploi, les demandeurs sont tenus de rechercher activement un poste ;
Chômeur de catégorie B : en plus des critères de la catégorie A, ils ont travaillé jusqu’à 78 heures dans le mois ;
Chômeur de catégorie C : idem, mais en ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois ;
Chômeur de catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des recherches positives d’emploi car ils sont en maladie, en stage… ;
Chômeur de catégorie E : en emploi et non tenus de faire des recherches positives, comme par exemple les bénéficiaires de contrats aidés.
La définition du halo autour du chômage
L’INSEE comme le BIT utilisent des critères stricts pour définir le chômage, les personnes sans emploi et l’inactivité. C’est pourquoi il existe une autre notion basée sur des indicateurs complémentaires pour mieux cerner la diversité des personnes privées d’emploi : le halo autour du chômage.
Le halo autour du chômage se compose de personnes qui ne se définissent pas comme des chômeurs au sens du BIT, mais dont la situation s’approche de celle du chômage. Deux critères permettent de définir le halo autour du chômage, qui concerne les personnes :
Ne pouvant pas travailler dans un délai de 15 jours, par exemple parce qu’elles sont en formation ou s’occupent de leurs enfants
N’ayant pas accompli de démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines.
La définition du sous-emploi
À la frontière entre chômage et emploi, le sous-emploi est, comme le halo autour du chômage, un indicateur qui permet de prendre en compte les personnes ne rentrant pas dans la définition du chômage du BIT et de l’INSEE.
Il s’agit des personnes qui ont un emploi mais qui travaillent moins qu’elles, ce qu’elles le souhaitent, de manière involontaire. Par exemple, les personnes en temps partiel subi, en chômage technique, en réduction saisonnière d’activité sont considérées comme en sous-emploi.
La définition du taux de chômage
C’est l’INSEE qui définit le taux de chômage par le pourcentage de chômeurs par rapport à la population active. On entend par population active les chômeurs et les actifs occupés.
À l’inverse, lorsque l’on souhaite déterminer la proportion de chômeurs dans l’ensemble de la population totale et pas seulement active, on parle de part de chômage ou de part de chômeurs.
Les chiffres du chômage au quatrième semestre 2020
Malgré les mesures de lutte contre le chômage engagé par le Ministère du Travail depuis de nombreuses années, le chômage de masse est toujours très présent en France. Le nombre de personnes en situation de précarité est en hausse, avec un chômage des jeunes lui aussi en augmentation.
Même si les économistes et les partenaires sociaux donnent des pistes pour réduire le chômage, comme l’assouplissement du recours au CDD au détriment du CDI, le taux d’activité reste en berne.
Il y a 2.4 millions de chômeurs en France au quatrième trimestre 2020, selon les chiffres les plus récents publiés par l’INSEE. Le taux de chômage est ainsi de 8 % de la population active. Les personnes en chômage longue durée représentent 3.3 % de la population active.
La légère baisse du chômage enregistrée à cette période est trompeuse. En effet, la crise sanitaire a placé nombre de personnes en inactivité pure ou dans la catégorie du halo autour du chômage et du sous-emploi. Enfin, le taux d’emploi remonte légèrement de +0.6 %, comme au troisième trimestre 2020.
La définition du demandeur d’emploi
Tous les chômeurs ne sont pas demandeurs d’emploi, et inversement. Sont considérés comme des demandeurs d’emploi les personnes inscrites à Pôle Emploi dans les différentes catégories.
Au premier trimestre 2021, 5.7 millions de demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle Emploi en France métropolitaine. En France, c’est-à-dire avec les départements et régions d’outre-mer hors Mayotte, le nombre de demandeurs d’emploi bondit à plus de 6 millions.
La définition de l’allocation-chômage
L’Assurance-chômage a pour but d’aider les personnes involontairement privées d’emploi, en octroyant, sous conditions, une allocation-chômage et en proposant une aide à la recherche d’emploi. Provenant de la fusion entre l’ANPE et l’UNEDIC, c’est aujourd’hui Pôle Emploi qui est en charge de ces missions.
En attendant la réforme de l’Assurance chômage, pour avoir droit aux allocations-chômage, il faut :
Avoir travaillé 88 jours ou 610 heures au cours des 24 derniers mois ;
Avoir perdu son emploi involontairement (la démission et la rupture conventionnelle, par exemple, n’ouvre pas droit aux ARE) ;
S’inscrire à Pôle Emploi dans les 12 mois suivant la perte du travail ;
Rechercher activement un emploi ;
Habiter en France métropolitaine, dans un DOM, mais pas à Mayotte ;
Être physiquement apte à travailler.
Les causes du chômage en France
Elles sont de deux sortes : structurelle et conjoncturelle.
Les causes du chômage structurel en France
Le taux de chômage structurel en France serait lié à des causes essentiellement liées au système capitaliste et au facteurs démographiques :
La féminisation de l’emploi, qu’elle soit voulue ou imposée par la nécessité d’un deuxième revenu dans le ménage ;
La tertiairisation de l’économie ;
Le progrès technique, qui détruit des emplois ;
L’instauration du salaire minimum.
Les causes du chômage conjoncturel en France
Le chômage conjoncturel serait dû à un coût élevé du travail, en comparaison des pays où les salaires sont encore très bas. La délocalisation de la production apparaît donc comme un moyen d’engranger plus de bénéfices pour les investisseurs, au détriment de l’emploi salarié en France.
Comme vous le voyez, il n'existe pas de définition unique du chômage, elle dépend des institutions et de la rigidité des critères qu'on applique. Il est cependant utile de conserver la même convention pour faciliter les comparaisons à travers le temps et l'espace. Enfin la controverse sur la définition revêt un enjeu considérable, dans la mesure où elle détermine la mesure du taux de chômage dans les différentes sociétés.