L’essaimage est une nouvelle pratique qui séduit de plus en plus d’employeurs et a permis la création de 800 entreprises en 2012. Une innovation en faveur de l’entreprenariat qui plait pour les bonnes raisons.
Le principe
Le principe de l’essaimage est de créer de l’entreprise à partir de l’entreprise. Concrètement, cela signifie qu’une entreprise existante, pérenne et solide fait profiter de ses ressources, de son savoir-faire ou encore de son réseau à une future entreprise. Le créateur d’entreprise doit pour cela faire partie de l’effectif salarié d’une entreprise ayant opté pour cette pratique, et demander à son employeur d’en bénéficier. L’association Dièse, qui fête ses dix ans, réunit les entreprises favorisant le recours à l’essaimage. Le nom seul des membres de l’association offre une idée du succès de la pratique : Air France, Evian , EDF, ou encore Orange, Renault et Saint Gobain.
Le processus
Le salarié adresse ainsi une demande au service en charge de l’essaimage. La charte de l’association Dièse prévoit qu’aucun projet n’est refusé s’il est viable. Dans le cas contraire, l’entreprise doit avoir vocation à orienter et conseiller le futur créateur. Il peut alors lui apporter, selon la convention établie avec le salarié, des fonds, un soutien technologique, financer les formations nécessaires, etc. Une fois la nouvelle entreprise lancée, le salarié bénéficie d’un congé pour création d’entreprise durant lequel il ne perçoit aucun salaire mais continue à faire partie de l’effectif de l’entreprise. Ce congé est prévu pour une durée de trois fois un an, durée qui doit permettre d’éprouver la viabilité de la nouvelle entreprise.
Entreprenariat et sécurité
Pour le créateur d’entreprise, être employé par une entreprise ayant opté pour l’essaimage a tout d’une aubaine : il bénéficie de conseils, d’un accompagnement et surtout de la garantie de pouvoir retrouver son emploi en cas d’échec du projet. Cette dernière garantie parait cependant presque inutile tant les chiffres sont éloquents : 80 % des entreprises créées dans le cadre de l’essaimage sont encore debout après trois ans, contre 52 % des entreprises créées dans un autre cadre. Pour l’employeur, l’essaimage peut permettre d’attirer des profils plus entreprenants, et de bénéficier pendant quelques années de leur valeur ajoutée. Les cyniques diront que l’essaimage permet également de se séparer proprement des salariés en temps de crise. Ceux-là oublient souvent que l’indépendance n’a pas de prix.