Créer son entreprise est une aventure humaine passant par de multiples péripéties. Thomas Edison a vécu plus de 1000 échecs pour créer l’ampoule, Walt Disney a été licencié pour manque de créativité et Steve Job a imaginé la tablette après 15 ans d’errance. Beaucoup de réussites d’entrepreneurs sont arrivées après un échec. Avoir peur de l’échec est normal m ais ça ne doit pas empêcher d’avancer. Quelle que soit l’issue de l’entreprise, l’entrepreneur en tirera une expérience positive en développement personnel et professionnel. Sans oublier que les aides d’état et les professionnels du conseil vous aideront à faire décoller votre succès ou à rebondir après un échec.
Devenir entrepreneur, quoi de moins naturel et quoi de plus exaltant ! Sortir de son périmètre n’est jamais agréable. Pourtant, pratiquer une nouvelle activité, apprendre une nouvelle langue, à cuisiner, éteindre son téléphone pendant une semaine nous procure ce sentiment agréable d’avoir tenté une aventure. La joie procurée est décuplée en cas de réussite. En cas d’échec, on relativise : « au moins j’ai essayé ». On se le dit entre nous, tout cela est psychologique.
Podcast : Croire en son projet et oser créer son entreprise !
Des peurs... psychologiques
Notre façon d’agir est toujours en lien avec notre système de valeur, notre éducation et notre culture. Une personne dont le périmètre social est uniquement composé de personnes en salariat aura plus d’appréhension à créer sa boîte que celle qui aura grandi dans l’entreprenariat. (C’est pourtant la majorité).
Ah j’oubliai ! On est aussi en France, pays où « l’on ne peut pas s’empêcher de mettre en exergue ce qui n’est pas performant » selon Philippe Laurent, auteur du Bonheur au Travail (2010). Son étude explique que cette stigmatisation de l’échec commence à l’école et que cette attitude a un gros impact sur la confiance en soi. Le manque de confiance en soi justement, est le plus grand frein à l’entrepreneuriat dixit Philippe Laurent.
Je vous le dis on n’est pas aidé…
...en fait un peu quand même.
Si l’on décortique les peurs inhérentes à la création d’entreprise on trouve :
La peur de manquer de motivation
La peur de la solitude
La peur de ne pas savoir faire ou s’organiser
La peur de se retrouver sans revenus/ de se retrouver endetté
La peur de ne pas arriver à rebondir en cas d’échec
….On va arrêter car la liste est encore longue et on limite mon article à 1500 caractères ;)
Prenons ces peurs une par une.
La peur de ne pas avoir assez de motivation
La motivation est la clé de tout. Les entrepreneurs déterminés ont bien plus de chance que les autres de réussir. Avoir peur de manquer de motivation est normal, surtout aujourd’hui. On valorise la performance, on se compare aux autres et on questionne notre motivation avant même d’essayer. Être motivé ne veut pas dire être zélé ou acharné. Il s’agit d’avoir un cap, de travailler chaque jour pour avancer dans cette direction et ne jamais baisser les bras. Si tu es assez motivé pour te lancer et créer ta boîte, je parie que tu es assez motivé pour mener à bien ton entreprise.
Cette peur est souvent liée aux autres. Si on arrive à te rassurer sur les points suivants, la peur de manquer de motivation s’arrangera elle aussi.
La peur de la solitude
Quoi de mieux que l’œil de l’autre pour se sentir valorisé, reconnu. Mais être entrepreneur n’implique pas d’être seul. On sait qu’un des facteurs de réussite est de valoriser et travailler son réseau comme une tâche prioritaire. Ces 7 dernières années, les espace des coworking se sont énormément développés, on en compte aujourd’hui plus de 600 en France, (dont 180 en Ile de France). Dans ces lieux d’échanges, l’entrepreneur bénéficie des bons côtés d’une vie de bureau.
La peur de ne pas savoir faire ou s’organiser
Savoir s’organiser, savoir-faire, il faut un début à tout ! Rappelle-toi quand tu es parti de chez tes parents. On ne fait pas tout comme il faut, on fait des erreurs et on apprend. C’est la vie. Tu ne sais peut-être pas faire mais comme tous les humains tu sais t’adapter et apprendre en travaillant.
La première chose à faire est de positionner intelligemment ses pions et de se constituer un réseau de personne propice au conseil, au retour d’expériences :
Passer à la chambre des métiers, demander à un proche qui s’est déjà lancé, aller voir un expert-comptable sympa…et surtout lire des tonnes de pages sur le web plus ou moins pertinentes. Tu vas entendre parler de Business Plan, d’investissement, de SARL, de SASU, de charges sociales, de TVA, de factures…des mots bizarres mais qui bien expliqués feront sens au fil du temps. Entreprendre ne s’apprend pas à l’école, ça se vit.
La peur de se retrouver sans revenus / de s’endetter
Avoir peur de se retrouver sans un sou, ruiné, dormir sous un pont dans les méandres de la décrépitude...
On a de la chance, en France il existe de nombreuses aides pour commencer son activité en gardant une partie de son précèdent revenu et de ses anciens droits de salariés. On peut alors bénéficier des indemnités chômages, du maintien gratuit de la mutuelle et de la prévoyance de son dernier employeur. Tu valides les mêmes droits de retraite durant cette période. Si tu arrives à dégager des premiers revenus, tu pourras même ne pas payer une partie de tes charges.
Tu gagneras moins voire peu au début. C’est le prix d’un nouveau départ.
Tes économies et ton appartement peuvent être également protégés. Mis à part pour l’entreprise individuelle, la responsabilité est limitée aux apports personnels que tu as faits dans la société. Tu pourras dormir sur tes deux oreilles (si tant est que cela soit possible).
La peur de ne pas rebondir en cas d’échec
Et si finalement, après tous ces efforts, rien ne se passe comme prévu ? Tu devras arrêter ton activité et redevenir salarié ? Qu’est-ce qui t’empêchera de retenter l’expérience dans un an ?
D’après les statistiques du magazine 1001 STARTUP, une société sur deux disparaît dans les 6 ans qui suivent sa création, le chiffre baisse de 30% si l’entrepreneur est accompagné dans son parcours (expert-comptable, chambre de commerce, incubateur). Comparé aux statistiques des divorces, il y a plus de chance de réussir sa création d’entreprise que son mariage !
La non-réussite de ton entreprise n’est pas exclue. Mais doit-on parler d’échec après avoir fait les choses par toi-même, d’avoir repoussé ta zone de confort, de t’être découvert des qualités non soupçonnées sur le plan commercial, organisationnel, marketing et sur les relations humaines ?
Les qualités de chef d’entreprise sont rares et très recherchées. La plupart des gens restent salariés avec cette peur de se retrouver à l’écart et de se faire licencier. En tant que chef d’entreprise, si tu devais embaucher, n’aurais-tu pas plus de facilités à travailler avec une personne qui a déjà été autonome, qui comprend les enjeux de l’entreprise et encore mieux, qui a déjà vécu ce que tu vis ?
Nous sommes tous en quête de sens, de reconnaissance. C’est d’ailleurs la première raison qui motive les créateurs, bien avant l’argent. La peur de l’échec est normale, mais quand on liste tous les dispositifs qui sécurisent et accompagne le créateur, les chances de réussite sont réelles, surtout après un échec dont on a tiré les leçons.