L'apport personnel
Le taux moyen retenu d'apport personnel se situe entre 20 et 35 % de l'acquisition en fonction du montant et de la rentabilité de l'affaire acquise.
Il est conseillé de ne pas mettre toutes vos économies dans votre apport personnel afin que vous puissiez pallier par la suite à d'éventuels problèmes de trésorerie personnels ou professionnels.
Pour les pharmaciens décidant d'exercer en société, l'apport personnel peut se décomposer en 2, types d'apports : les apports en capital et les apports en compte courant d'associés.
L'apport en capital ne pourra être récupéré qu'à la cession de l'officine et à la dissolution de la société ou dans le cadre d'une cession des parts sociales.
En ce qui concerne l'apport en compte courant d'associés, il a comme grand intérêt qu'il peut être rémunéré selon un taux fixé par l'administration fiscale. Il peut également être repris à tout moment par l'associé qui a prêté les fonds à la société. Il y a donc dans cette situation la rémunération de vos capitaux engagés.
Cependant, il faudra être vigilant lors de la signature du prêt, car les organismes bancaires bloquent généralement les comptes courants d'associés sur la durée de l'emprunt. Les sommes ne seront donc disponibles qu'après remboursement du prêt dans cette situation.
Afin de limiter l'accès de la profession à des non professionnels, il est important de noter que le code de la santé publique instaure des limites aux comptes courants d'associés pour les pharmacies d'officine. Ces limites sont :
- Pour les professionnels exerçant dans la société : 2 fois le montant de leur participation au capital
- Pour les autres associés : 1 fois le montant de leur participation au capital
Ainsi, si je crée un SELARL et que j'ai 200 000 € d'apports, la limite minimale du capital sera de 66 667 € pour respecter les conditions de compte courant d'associés.
Les financements extérieurs
Une fois votre apport personnel déterminé, pour pouvoir réaliser l'acquisition de votre officine, vous devrez chercher des financements extérieurs. Habituellement, ce financement se fait sous la forme d'un prêt bancaire qui peut éventuellement être complété par un crédit vendeur.
Le prêt bancaire
Compte tenu du montant important des prix d'acquisition, il est d'usage que les financements bancaires se fassent sur une durée de 12 années. Il est de plus en plus fréquent de voir des montages réalisés sur une durée de 15 ans.
On peut noter qu'il existe des partenaires financiers spécialisés dans le financement des officines.
La banque sollicitée pour le financement exigera des garanties auprès du ou des emprunteurs pour assurer le paiement et le recouvrement de sa créance. Le plus souvent cette garantie se fait sous la forme d'un nantissement du fonds de commerce ou des parts sociales.
Lorsqu'il est demandé des garanties autres, telles que la caution d'une tierce personne ou l'hypothèque d'un bien immobilier, cela révèle que l'organisme bancaire a peu confiance dans le projet, il est alors judicieux de s'interroger sur le bien fondé de l'acquisition.
Le crédit vendeur
Compte tenu des montants engagés, il est habituel que dans le cadre de ventes de fonds de commerce de pharmacie, le vendeur accorde un crédit vendeur pour le paiement du stock.
Toutefois, il peut arriver que pour faciliter une vente, le crédit vendeur s'étende également au prix du fonds en lui-même.
Le crédit vendeur consiste donc à ce que le vendeur accepte un paiement étalé d'une partie de la vente selon un acte sous seing privé. Le vendeur prend donc un risque. En effet, en cas de problèmes financiers de l'acquéreur, n'ayant pas perçu immédiatement le prix de cession, il est possible qu'il ne perçoive pas la totalité du prix de cession.