Devenir photographe indépendant : Le guide !

L'article en bref

Ces dix dernières années, le monde de la photographie a totalement muté. Avec Internet et les réseaux sociaux, l'image a pris une place prépondérante. Dans le même temps, les aspirants photographes sont devenus de plus en plus nombreux. Devenir photographe professionnel en freelance est ainsi un rêve devenu accessible pour les amateurs passionnés par la photographie. Il faut dire que le domaine de la photographie est vaste (photographe animalier, photographe nature, photographe sportif, photographe d’entreprise, photographe commercial, photographe publicitaire, photographe culinaire, photographe de mariage...).

Alors, comment devenir photographe freelance ? Par où commencer pour lancer son activité en toute légalité et pouvoir se verser un salaire ? Nous vous expliquons tout !

Créer votre entreprise avec L-Expert-Comptable.comDémarrer
Image
Deborha-Vindiolet-expert-comptable
Article rédigé et certifié par Déborha VINDIOLET
 
Leader comptable chez L'Expert-Comptable.com avec plus de 6 ans d'expérience dans le domaine. Diplômée en DCG et BTS Comptabilité.
Temps de lecture : 6minDernière mise à jour : 21/06/2024

Le marché des photographes indépendants en France

Selon les chiffres de l’INSEE, le marché des photographes compte 27 501 entreprises du secteur enregistrées en France. Parmi elles, il existe autant de photographes indépendants que de magasins de photographie où il est possible de faire des photos d'identité, d'acheter un appareil et de bénéficier de conseils.

Le marché des photographes indépendants se divise par ailleurs en plusieurs catégories, dont deux principales, lesquelles déterminent leur statut juridique :

  • Le photographe-auteur : il s'agit d'un photographe d'art qui ne peut pas vendre ses prestations à des particuliers. Ces photographes exposent et vendent leurs œuvres, comme le font les peintres notamment. Ils sont alors payés en droits d'auteur et leurs tirages ne doivent pas dépasser 30 copies. Avant la réforme de la Sécurité sociale, ils étaient obligatoirement affiliés à l'AGESSA ou la Maison des Artistes, le régime de sécurité sociale des artistes-auteurs. Ils sont désormais obligés de déclarer leurs droits d'auteur à l'URSSAF. Celle-ci envoie dans tous les cas un courrier pour les informer.

  • Le photographe artisan (ou photographe professionnel) peut quant à lui vendre ses prestations à des particuliers ou des entreprises dans le cadre d'une activité de prestations de services. Il réalise ainsi des shootings, des photographies de mariage, des portraits, des photos de famille, des photographies de mode, des photos corporate etc. En cela, il est un travailleur indépendant qui doit donc créer une entreprise et choisir un statut juridique afin de facturer ses clients : auto-entrepreneur, EIRL, EI, etc.

Bon à savoir : le statut de photographe-auteur et celui de photographe-artisan sont cumulables. Ainsi, les activités artistiques et les activités entrepreneuriales seront indépendamment déclarées à l'URSSAF (attention, ce ne sont pas les mêmes adresses ni les mêmes comptes). Cette possibilité est une chance pour les artistes photographes qui peuvent ainsi mettre du beurre dans les épinards avec des photos de mariage ou pour des entreprises notamment, tout en pratiquant leur activité d'artiste.

  • Le photographe de presse, ou photographe-reporter, est à différencier des deux autres. Il bénéficie d'un statut particulier de pigiste (salarié de plusieurs entreprises) et travaille uniquement avec des publications ou des agences de presse. Autrement dit, il doit d'abord convaincre ces entreprises de le faire travailler et il sera payé en salaire, avec les droits correspondants. Pour autant, il est également photographe freelance. Mais cette activité est en perte de vitesse en raison de la baisse des ventes dans la presse. Aujourd'hui, il y a moins de 700 journalistes photographes porteurs de la carte de presse en France. Le publi-reportage et les activités plus lucratives leur permettent néanmoins de vivre de leur activité.

Les compétences pour devenir photographe professionnel en freelance

Il est possible d’accéder au métier de photographe sans être diplômé d’une école de photographie ou, d’une manière générale, sans avoir suivi des études de photographie (BTS photographie, CAP photo…). En effet, il existe des formations à distance et des cours de photos pour apprendre la photographie et le travail de photographe. Il est ainsi possible de se former en autodidacte.

Par ailleurs, effectuer un stage photo dans un studio de photographie ou dans un labo photo est une bonne manière d’acquérir de l’expérience et de fournir son portfolio. Il est également possible de débuter sa carrière de photographe professionnel en tant qu’assistant photographe ou apprenti photographe.

Quel que soit le cursus suivi, un bon photographe doit disposer des compétences en photographie suivantes :

  • Maîtrise des techniques de photographie (cadrage, profondeur de champ, prise de vue, éclairage…) ;

  • Capacité à prendre des photographies professionnelles ;

  • Connaissance du matériel photos (appareil photo, zoom…) ;

  • Maîtrise des logiciels de retouche et de traitement d’images (Adobe Photoshop, Lightroom…) ;

  • Être créatif et attentif aux détails ;

  • Capacité d’adaptation ;

  • Bon sens du relationnel.

Comment quitter le monde du salariat pour se lancer en freelance en tant que photographe ?

Le secteur de la photographie vous intéresse ? Vous souhaitez quitter votre activité salariée pour exercer le métier de photographe ? Il existe deux moyens pour se lancer en photographe freelance / indépendant si vous êtes actuellement salarié. En fonction de votre ancienneté et des possibilités que vous aurez, vous pourrez même démarrer votre reconversion professionnelle avec des économies.

AVEC LA RUPTURE CONVENTIONNELLE

La rupture conventionnelle permet à un salarié en CDI de rompre son contrat de travail d’un commun accord avec l'entreprise. Il s'agit d'un mode de rupture de contrat à l'amiable qui entraîne une indemnisation et, dans certains cas, le droit aux indemnités de chômage.

AVEC UNE DÉMISSION

Si vous ne pouvez pas profiter d'une rupture conventionnelle ou d'une autre forme de rupture de contrat (licenciement économique par exemple), la démission est la seule solution pour lancer votre activité de photographe freelance. Elle n'a pas besoin d'être motivée. Cependant, vous devez clairement la signifier à votre entreprise, par écrit c'est plus sûr, mais à l'oral reste possible.

Si vous abandonnez votre poste du jour au lendemain, cela ne sera pas considéré comme une démission et vous risquez plutôt le licenciement pour faute lourde.

Vous devrez également rester quelque temps pour respecter votre préavis. Sa durée est fixée selon une convention ou un accord collectif. Il est également possible d'en être dispensé, mais dans ce cas, votre entreprise devra vous verser une indemnité compensatrice de préavis. De plus, si vous n'avez pas pu prendre la totalité de vos congés payés, vous bénéficierez d'une indemnisation.

Les aides financières pour se lancer en tant que photographe freelance

Selon votre activité de photographe, vous pouvez bénéficier d 'aides financières et d'un accompagnement à la création d'entreprise.

POUR LES PHOTOGRAPHES-AUTEURS

La DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) aide les artistes dans leurs projets. Il faut pour cela contacter celle de votre région et monter un dossier. L'aide se situe autour de 7 500 €.

POUR LES PHOTOGRAPHES-ARTISANS / PHOTOGRAPHES PROFESSIONNELS QUI VEULENT MONTER LEUR ENTREPRISE

Dans ce cas, vous pouvez bénéficier des mêmes aides financières que tous les créateurs d'entreprise. Vous saurez rapidement à quoi vous avez droit selon votre situation et vos interlocuteurs.

  • ACRE (ex-ACCRE)

Ce dispositif d'exonération de charges pour les photographes freelance / indépendants vous permet d'être exonéré de cotisations pendant 1 an. Mais depuis le 1er janvier 2020, les conditions ont été renforcées. L'ACRE concerne uniquement les travailleurs indépendants au régime micro-social demandeur d'emploi indemnisé ou non, les bénéficiaires des minima sociaux, les moins de 26 ans, les moins de 30 ans en situation de handicap, etc. La liste complète est à retrouver sur le site de l'URSSAF.

Si vous renoncez à l'ACRE, vous avez droit au maintien de l'assurance chômage ou de vos allocations, ce qui peut-être plus profitable au lancement de votre activité de photographe.

  • Le prêt d'honneur solidaire (PH Solidaire)

Ce prêt à taux zéro est réservé aux personnes dans une situation comparable à celle des bénéficiaires de l'ACRE. Il peut aller de 1 000 à 8 000 € et les conditions sont relativement souples. Vous pouvez vous renseigner auprès de l'ADIE.

  • L'aide Agefiph pour les personnes en situation de handicap

Pour aider ces personnes à créer leur entreprise, l'Agefiph leur propose une aide forfaitaire de 5 000 €. Elle est cumulable avec les autres dispositifs.

Comment choisir son statut juridique en tant que photographe freelance ?

Pour devenir photographe professionnel, vous devez choisir votre statut juridique , comme tout entrepreneur. Celui-ci détermine notamment votre régime social et fiscal.

Voici un simulateur pouvant vous aider à faire le bon choix en fonction de votre situation : 

Par votre choix de carrière de photographe freelance, vous devenez travailleur indépendant. Ce qui suppose de choisir un cadre juridique pour votre activité professionnelle :

Le statut de micro-entreprise pour le photographe indépendant

La micro-entreprise, qui a remplacé l'auto-entreprise, est le statut le plus simple pour débuter l'entrepreneuriat individuel. Un grand nombre de photographes choisissent ce statut pour sa facilité, et notamment pour sa comptabilité simplifiée.

La limite se trouve dans les seuils. Pour les photographes, cela correspond à 72 600 € de CA annuel, sur 2 années de suite. Mais attention, à partir de 33 200 €, quel que soit le moment dans l'année, vous devez déclarer et payer la TVA. Ce qui reste relativement simple, notamment si vous payez au mini-réel chaque mois.

L'EI ou Entreprise Individuelle (ex EIRL)

L'entreprise individuelle ou anciennement appellé l'entreprise individuelle à responsabilité limitée sont également des formes juridiques prisées pour créer une entreprise de photographie. Vous paierez vos cotisations sociales et vos impôts sur les bénéfices de votre entreprise. L'EIRL a pour avantage de protéger vos biens personnels en cas de dettes.

D'autres statuts sont possibles pour être indépendant, comme l' EURL (L'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), la SASU (Une société par action simplifiée unipersonnelle), etc. Pour savoir lequel convient le mieux à votre activité, n'hésitez pas à vous renseigner auprès de L-Expert-Comptable.Com.

À noter : il existe également la voie du portage salarial pour rester indépendant tout en profitant des avantages d'un salarié. C’est une alternative intéressante si l'entrepreneuriat vous effraie. Vous pourrez toujours changer de statut par la suite.

 

Les démarches et formalités administratives pour lancer son entreprise de photographe indépendant

Les démarches et formalités dépendent du statut juridique choisi par le chef d’entreprise. Néanmoins, tout peut désormais se faire en ligne.

  • Si vous choisissez le statut d’auto-entrepreneur : un site de l'URSSAF vous est spécialement dédié pour créer votre compte en quelques minutes seulement.

  • Pour les statuts EI, EIRL, EURL, SASU, etc. L'Expert-Comptable.Com réalise pour vous toutes les démarches. Celles-ci, en fonction du statut, diffèrent, mais elles peuvent se résumer ainsi :

    • Remplir l'ensemble des documents nécessaires à la création de l'immatriculation ;

    • Dépôt de la demande de Siret et Kbis ;

    • Création du compte bancaire de l'entreprise.

 

Le salaire / TJM du photographe freelance

Votre revenu en tant que photographe indépendant peut s'apparenter à un salaire net. Il dépend de vos cotisations et impôts sur votre bénéfice. Tout est par ailleurs relié à votre nombre de missions et à leur facturation.

Le tarif moyen journalier (TJM) d'un photographe freelance varie entre 230 et 400 € en fonction de son expérience et de son lieu de résidence.

D'une manière générale, avec une bonne cadence et au bout de quelques mois, le travail de photographe peut rapporter entre 2 000 € à 3 000 € par mois.

 

La fiscalité et la protection sociale du photographe indépendant

L'imposition et la protection sociale des professionnels de la photographie dépendent de leur statut juridique:

En tant qu'auto-entrepreneur: vous payez vos charges sociales à l'URSSAF en fonction de votre chiffre d'affaires. Dans le cas présent, 22%. Vous pouvez ensuite choisir le versement libératoire de l'impôt sur le revenu, cela vous permet de payer vos impôts en même temps de manière forfaitaire. Cette solution est intéressante financièrement au-dessus d'un certain montant.

En tant qu'entrepreneur individuel sous un autre statut (EI, EIRL, SASU, EURL): vous paierez vos cotisations sur votre bénéfice et vos impôts soit sur les sociétés (IS), soit sur le revenu (IR).

Dans tous les cas, vous serez soumis au Régime général de la sécurité sociale.

Vous souhaitez en savoir plus et lancer votre activité de photographe en toute sérénité? Prenez contact avec L'Expert-Comptable.Com .

Donnez votre avis :
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.