20 ans, vous êtes jeune, dynamique et ambitieux ? Salarié, sans emploi ou peut-être même encore étudiant ? L’aventure entrepreneuriale vous tente et vous souhaitez vous lancer dans la gestion d’entreprise. Sachez que 38% des jeunes de moins de 30 ans en 2020 ont franchi le cap de travailler à leur compte. Mais comment créer son entreprise à 20 ans et rendre la tâche moins difficile qu’elle n’y paraît ? Nous allons exposer ici 6 étapes essentielles à suivre dans la création de son projet de jeune entrepreneur.
Podcast : Les étapes pour créer son entreprise
1. Bien évaluer son idée de projet pour créer son entreprise à 20 ans
C’est le point de départ de toute entreprise : l’idée de projet. Celle qui déclenche l’initiative de sauter le pas et d’entreprendre. Savoir décrire, expliquer, détailler et s’imprégner de son concept est primordial. Faire corps avec ce dernier est une des conditions de réussite de votre entreprise.
Se renseigner très précisément, également : une ou des qualifications sont-elles requises pour exercer la future activité ? Une autorisation doit-elle être délivrée ?
Ces interrogations sont essentielles pour amorcer les étapes de la création d’entreprise.
2. L’étude de marché ou comment définir son projet
Construire son étude de marché passe par l’observation et l’analyse de son environnement et de ses futurs prospects et clients. Définir rigoureusement sa cible clientèle et les attentes de celle-ci est fondamental. Récolter des informations qualitatives et quantitatives et analyser ces données notamment.
La clientèle cible et potentielle
Objectif à déterminer : existe-t-il une clientèle pour le produit ou le service proposé ? Connaître et identifier ses exigences.
Comment répond-elle à ses besoins ?
Où et quand ?
Quels critères retient-elle ? (attachement à une marque, rapport à la qualité)
Comment utilise-t-elle le produit ou le service ?
Faire des recherches documentaires via :
Infogreffe
Salairemoyen.com
Kompass
Insee
Réaliser des entretiens et des questionnaires auprès de clients, fournisseurs et donneurs d’ordre s’avère pertinent.
La concurrence
Objectif : étudier le positionnement de l’entreprise par rapport à la concurrence
Différentes enquêtes peuvent être menées :
Etude des performances commerciales et financières de la concurrence
Sa cible
Ses produits ou services
Ses prix
Son image, sa notoriété
Ses moyens de communication et de distribution
Les investigations sont exécutées à l’aide d’internet, d’annuaires, des réseaux, par des questionnaires et en endossant le rôle du client mystère.
Les fournisseurs, les partenaires et les prescripteurs
Détenir un réseau de fournisseurs, partenaires et prescripteurs est déterminant. Bien s’entourer est une des clés de la réussite. Vérifier la santé financière de son réseau est capital pour éviter de futurs déboires.
3. La stratégie du Marketing-mix
Les 4 composantes du Marketing-mix ou “4P” associent quatre politiques :
Politique du produit
Politique du prix
Politique de distribution
Politique de communication
Il s’agit de prévoir des objectifs réalistes et des moyens pour les atteindre.
La technique du Storytelling est complémentaire au Marketing-mix : il s’agit de raconter une histoire pour apporter une dimension rassurante à l’argumentation de vente.
La stratégie de communication s’élabore par :
Le choix des cibles
La configuration des messages publicitaires
Une liste d’outils (site, blog, réseaux sociaux, flyers, cartes de visite)
4. Le business-model, une étape stratégique
Le business-model explique comment l’entreprise crée, délivre et capture de la valeur. Pour monter son business-model, utiliser le Business-Model-Canvas.
Maintenant, passons à l’étude financière du projet, clé de voûte de l’entreprise.
Le plan de financement prévisionnel
Objectif et méthodes : il permet de vérifier que le projet est finançable.
Chiffrer les besoins au démarrage (investissements matériels, frais de démarrage, stocks, trésorerie)
Chiffrer le montant de l’épargne personnelle du porteur de projet et des associés si existants
La différence entre les besoins et les apports détermine le montant des ressources à obtenir.
Le compte de résultat prévisionnel
Objectif : le projet est-il rentable ? Permet-il d’en vivre ?
Estimer la vente de marchandises ou prestations de service pour avoir le chiffre d’affaires
Estimer les charges ou dépenses inhérentes à l’entreprise (eau, électricité, assurances, rémunération du dirigeant, charges sociales, honoraires comptable, cotisation à la CFE,...)
Pour une bonne viabilité du projet d’entreprise, la différence doit être positive.
Le compte de trésorerie prévisionnel
Objectif : le compte de trésorerie retrace les entrées et les sorties d’argent mensuelles de l’entreprise. Il permet de parer à la saisonnalité et aux régularisations de charges sociales. Ainsi, anticiper la position de son compte en banque est possible.
Ces trois tableaux financiers mettent en lumière la faisabilité et la viabilité du projet d’entreprise. Ils permettent de déterminer le seuil de rentabilité, information capitale pour une réussite !
5. Trouver le financement pour créer son entreprise à 20 ans
Apports personnels
Les apports personnels peuvent être divers et variés. Un organisme financier acceptera de suivre le porteur de projet si celui-ci s’investit financièrement. Voici quelques exemples d’apports personnels :
Le compte courant bancaire personnel qui pallie aux premières dépenses de l’entreprise.
Les livrets d’épargne, que ce soit de l’épargne liquide (livret jeune, livret A, LDDS, LEP) ou de l’épargne bloquée (PEL, livret épargne entreprise).
L’aide à la reprise ou création d’entreprise ARCE qui est versée par Pôle Emploi aux demandeurs d’emploi (bénéficiaires de l’ ARE ).
Des aides et des solutions financières pour les jeunes entrepreneurs
Les jeunes entrepreneurs peuvent bénéficier d’aides pour créer leur entreprise. Une liste des aides majeures suit :
L’aide des proches
Cap’Jeunes avec un accompagnement et une aide au démarrage de 2000€ pour les moins de 26 ans pour un montant du projet inférieur à 50 000€
L’Adie propose un programme “Je deviens entrepreneur” avec une semaine d'ateliers collectifs, une aide financière au démarrage et un accès aux assurances
Le statut national Étudiant-entrepreneur permet aux jeunes diplômés avec un projet motivé et solide d’obtenir un soutien
Le statut de Jeune Entreprise Universitaire s’adressant à de jeunes diplômés souhaitant monter un projet entrepreneurial dans la Recherche
L’ ACRE étant l’aide à la création ou à la reprise d’entreprise : exonération partielle des charges sociales durant la première année d’activité.
Le projet initiatives jeunes création d’entreprise dédié aux projets professionnels des jeunes des DOM (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, Mayotte), Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-Et-Miquelon et Saint-Martin. Cette aide d’un montant de 7320€ au démarrage est réservée aux jeunes entre 18 et 30 ans et aux jeunes bénéficiaires d’un contrat emploi jeune.
Les concours de créateurs d’entreprise qui s’adressent particulièrement aux jeunes entre 18 et 30 ans. Citons le prix Entreprise Jeune Pousse des Trophées PME Bougeons-Nous ou encore le prix MoovJee, Pépite, Petit Poucet, Graine de Boss.
6. Choix de la structure juridique de l’entreprise
Choisir la structure juridique de sa future entreprise n’est pas anodin et peut se révéler être complexe. Ce choix crucial a un impact sur plusieurs paramètres : le statut social du dirigeant, le régime fiscal, les responsabilités. Il convient donc d’avoir une réflexion appuyée sur le sujet.
Comment choisir le statut juridique de son entreprise ?
Différentes possibilités de statut juridique s’offrent au jeune entrepreneur :
Créer son entreprise seul :
EI (Micro-entreprise, EIRL, entreprise individuelle classique)
Société unipersonnelle ( EURL, SASU )
Créer son entreprise à plusieurs :
Sociétés pluripersonnelles ( SARL, SAS , SNC, SA)
Association
Un tableau comparatif dresse rapidement les différents critères.
Quelles sont les formalités pour la création de son entreprise ?
Un tableau descriptif récapitule les différentes formalités à effectuer selon la forme juridique de la structure :
ENTREPRISE INDIVIDUELLE | SOCIÉTÉ |
- Immatriculation Au RCS : 26,68€ Au RM : environ 190€ A l’URSSAF : gratuit
- Micro-entreprise : gratuit
| - Constitution du capital - Rédaction obligatoire des statuts - SAS : liberté statutaire, recours à un avocat ou juriste nécessaire - Nomination du dirigeant - Dépôt du capital à la banque - Publication d’une annonce dans un JAL (160 à 230€) - Immatriculation 41,50€ (+190€ pour RM en cas de double immatriculation) |
Finaliser la création de son entreprise
L’identification du bon CFE ( Centre de formalités des entreprises ) se fait par le jeune entrepreneur en fonction de la nature de l’activité :
Chambre de commerce et d’industrie (CCI) pour une entreprise commerciale
Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) pour une entreprise artisanale ou commerciale qui doit s’inscrire au répertoire des métiers
Greffe du tribunal de commerce pour un agent commercial
Chambre d’agriculture pour une entreprise agricole
URSSAF pour une profession libérale, un artiste auteur, un vendeur à domicile
L’entreprise possède maintenant une immatriculation, un statut juridique, un numéro Siren et un code APE. Créer son entreprise à 20 ans est donc tout à fait envisageable. Avec beaucoup de rigueur, de réflexion, d’introspection, de volonté, de motivation et de ténacité, la réussite est à portée de main.