Les différents types de photographes (auteur/reporter...)
Tous pratique le métier de photographe mais ne recouvre pas les mêmes spécificités. En effet, trois types de photographes sont à distinguer :
- Les auteurs photographes
- Les artisans photographes
- Les photographes de presse
Les auteurs photographes
On parle de photographie d’art. Les auteurs photographes se destinent à exposer leurs œuvres et ne peuvent pas proposer leurs services à des particuliers.
Les photographes répondant au statut d’auteur dépendent de l’Association pour la Gestion de la Sécurité Sociale des Auteurs (AGESSA).
Sa rémunération est basée sur les droits d’auteur et il ne peut percevoir des bénéfices commerciaux. Il s'agit d'une cession du droit d'usage. Un auteur photographe ne peut donc pas exercer sous le statut d’auto-entrepreneur. Cependant rien n’empêche de cumuler le statut d’auteur photographe et artisan photographe.
Les artisans photographes
C’est le statut le plus courant, il s’agit surtout du photographe dit « social » ou du photographe d’illustration. On peut citer comme exemple les photographies d’identité, les événements familiaux (à l'occasion d'un mariage, anniversaire, baptème...) les cartes postales (plus largement la vente commerciale), les événements professionnels, le traitement de photographies…
Ils relèvent de l’Urssaf et peuvent choisir le statut d’auto-entrepreneur. Son activité peut être mixte et combiner la prestation de service ainsi que la vente de produit.
À la différence des auteurs photographes, aucun droit d’auteur ne peut être perçu dans ce cadre.
Les photographes de presse (photographe reporter)
Ils répondent au statut de pigiste, sont payés en piges donc comme des salariés. Ils peuvent être salariés de plusieurs entreprises. Leurs missions sont généralement celle de fournir des photographies aux agences de presse.
Les photographes de presse peuvent cumuler une rémunération à la pige avec un statut d’auto-entrepreneur. L’activité exercée sous le statut d’auto-entrepreneur ne doit pas concerner la presse.
Quelles sont les qualités d'un bon photographe ? Peut-on devenir photographe sans diplôme ?
Aucun diplôme n’est nécessaire pour la pratique du métier de photographe. L’important est de pouvoir démontrer un savoir-faire, des compétences techniques et un certain sens artistique.
Si la profession ne requiert pas de diplôme pour son exercice, il est recommandé de suivre une formation pour l’utilisation des outils et des techniques de photographie. Cela permettra notamment d’appréhender les nouvelles techniques disponibles.
Avec ou sans diplôme, un bon photographe doit posséder plusieurs cordes à son arc notamment :
- Avoir son style personnel, sa « personal touch » s’avère un élément essentiel pour se distinguer de la concurrence,
- La curiosité, la minutie (attentif aux détails), ainsi qu'un coté créatif
- Maîtriser les techniques de base de la photographie (les différentes prises de vue...) ainsi que les logiciels post-traitement de retouche
- Une capacité d’adaptation…
« Cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l’enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui pénètre dans un pays étrange. » – Bill Brandt, photographe journaliste anglais
Les inconvénients et avantages du métier de photographe en auto-entrepreneur
Le statut de micro-entrepreneur comme tout statut présente des avantages et des inconvénients. Il peut être utile de mettre en balance ses points avant d'opter pour un futur statut.
Les avantages du statut de photographe micro-entrepreneur
Comparer aux sociétés commerciales, ce statut présente de nombreux avantages :
- Un photographe auto-entrepreneur peut cumuler son statut avec celui de photographe salarié.
- La création du statut se révèle être simple et rapide
- La gestion d'une micro-entreprise est allégée notamment concernant les obligations comptables. Un simple livre de recette et éventuellement un registre des achats sont nécessaires.
- Profiter d'une fiscalité simplifiée : en optant pour le versement fiscal libératoire, le photographe indépendant pourra déclarer et payer ses charges fiscales et sociales en une seule déclaration.
- Au moment du lancement de son activité il est possible d'obtenir des aides de l'État comme l'ACRE réservée aux demandeurs d'emploi. Si vous respectez les conditions pour bénéficier à cette aide vous serez exonéré, la première année, à hauteur de 50 % du paiement des cotisations sociales.
Les inconvénients du statut d’auto-entrepreneur
Si le statut d’auto-entrepreneur présente de nombreux avantages, il est avant tout intéressant pour les activités ayant peu de charges.
En effet, le principal inconvénient réside dans le fait qu’en tant qu’auto-entrepreneur, il n’est pas possible de déduire ses frais professionnels. En effet, l’activité de photographe indépendant nécessite souvent un lourd investissement de départ (achat du matériel dont les prix grimpent très rapidement) ainsi que des charges onéreuses. On pense notamment :
- À la TVA. Le micro-entrepreneur n’est pas soumis à la TVA, il ne pourra donc pas déduire la TVA de ses achats.
- L’amortissement du matériel
- Les frais kilométriques (frais de déplacement pour réaliser ses missions)
- Le loyer commercial…
L’auto-entrepreneur bénéficie d’un abattement de 34 % sur le chiffre d’affaires (CA) lors de sa déclaration de revenus et ce peu importe le total des frais engagés pour l’exercice de l’activité. Si le total de vos charges est supérieur à ces 34 %.
Un autre inconvénient est l’impossibilité de facturer des droits d’auteur (l’auto-entrepreneur n’est pas reconnu par l’Agessa).
En outre, le seuil du chiffre d'affaires est limité pour le micro-entrepreneur : les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC) sont plafonnées à 72 600 euros. Dans le cas où ce plafond serait dépassé deux années consécutives, le photographe indépendant devra changer de statut.
En somme, le statut d'auto-entrepreneur vous conviendra particulière si vous remplissez les conditions suivantes :
- Vous disposez d'ores et déjà du matériel nécessaire à la mise en place de votre activité ou tout du moins de l'essentiel
- Plus généralement, l'activité ne devra pas nécessiter de charges importantes telles qu'un loyer commercial, de longs déplacements professionnels etc
- Vous êtes déjà photographe salarié et souhaitez tester son projet avant de se lancer complètement en indépendant
Comment devenir auto entrepreneur photographe et lancer son activité ?
La création de sa micro-entreprise est la première étape avant de lancer son activité. Grâce au Guichet unique, cette procédure est devenue très simple :
- Étape 1 : déclarer son activité en ligne au Guichet unique
- Étape 2 : effectuer les démarches nécessaires auprès de l’Urssaf
- Étape 3 : la déclaration est soumise à vérification et à l’issue vous obtenez votre numéro Siret ainsi qu’une notification d’affiliation
Le tour est joué, vous n’avez plus qu’à acheter votre matériel et débuter votre activité.
Bon à savoir : Le Guichet unique est issu de la loi Pacte et a été mis en place le 1er janvier 2023. Il centralise les six réseaux de centres de formalités des entreprises (CFE). L'ensemble des formalités administratives tout au long de la vie de votre entreprise peuvent être réalisées sur ce site.
Un bon matériel est indispensable à l’activité de photographe
Il s’agit du poste de dépense le plus important pour le photographe professionnel. Si le matériel nécessaire varie d’un photographe à l’autre, le socle commun de matériel minimum peut se lister ainsi :
- Un trépied photo
- Un déclencheur à distance
- Un flash externe
- Un appareil photo (boîtier et objectif)
- Plusieurs cartes mémoire
- Un smartphone
- Un ordinateur et logiciels de traitement (les licences s'avèrent souvent onéreuses)
Quelques conseils pour s’imposer sur le marché sans diplôme
Après avoir créé son statut d’auto-entrepreneur, il ne vous reste plus qu’à démarrer votre activité. Il est parfois difficile de s’y retrouver et de ne plus savoir par où commencer. Voici cinq conseils pour vous lancer :
- Se faire connaître sur les réseaux sociaux : permet une forte visibilité et une bonne façon de montrer son univers. Des postes réguliers, utiliser les fonctionnalités de visibilité (hashtags, créer une communauté, identifier le profil des personnes qui suivent les publications…)
- Créer son site internet : il s’agit d’une vitrine, une carte de visite
- Investir dans un portfolio : version papier, il complète le site internet et démontre un certain professionnalisme lors de rencontre avec les clients
- Multiplier les expériences : permettra d’une part de diversifier votre site ou portefolio et augmentera votre crédibilité et légitimité dans ce milieu professionnel
- Utiliser son réseau : il s’agit d’une aide pour dénicher des opportunités
- Démarcher divers clients potentiels : banques d'images, agence de publicité,
Les clauses essentielles à insérer dans vos contrats de photographe en auto-entreprise
Si l’activité d’un artisan photographe n’est pas considérée comme une profession à risque, il n’empêche que certaines déconvenues peuvent se produire et qu’une certaine protection légale soit nécessaire.
Il peut décider de créer des conditions générales de ventes (CGV) (soumises au régime de droit commun prévu par le code de la Consommation) qu’il conviendra d’adjoindre à chaque contrat pour être imposable, ou insérer dans ses contrats un certain nombre de clauses :
- L’objet : mention de la prestation objet du contrat
- Coordonnées des parties
- Tarifs et modalités de paiement : montant de la prestation, mode de paiement (chèque, carte bancaire, espèce), versement d’un acompte, moment du règlement (le jour de la prestation ou en plusieurs fois)
- Modification de la prestation : cas d’annulation, dans quelles conditions, remboursement
- Détails de la prestation : modalités de la réalisation de la prestation
- Obligations du client : retard, fournir des autorisations spécifiques si besoin, responsabilité en cas de détérioration du matériel
- Post-traitement : fournir ou non les photos non retouchées, le photographe est le responsable des retouches sur les photos de la séance
- Livraison de la prestation : délai pour fournir les photographies, de quelle manière (USB, papier) et le format
- Délai de conservation : cela représente le délai pendant lequel le photographe s’engage à conserver les photographies et fournir une copie au client qui les aurait égarées
- Responsabilité : limitation ou exonération de responsabilité dans certains cas comme un climat défavorable ou une panne de matériel
- Propriété intellectuelle : les photographies ne peuvent être utilisées à des fins commerciales sans accord préalable
- Droit à l’image : le client peut refuser que le photographe utilise les photos objet de la prestation
- RGPD : le photographe n’utilisera pas les données personnelles du client à d’autres fins que la gestion de sa clientèle
- Loi applicable en cas de conflit : en cas de litige, cette clause permet de déterminer le tribunal qui sera compétent pour juger de l’affaire
Quel est le meilleur statut pour un photographe ?
Pour démarrer son activité, le statut d’auto-entrepreneur reste le plus simple (comptabilité simplifiée, facilité d’accès…). Il permet également de se cumuler avec une activité salariée, un coussin de sécurité avant de se lancer complètement en tant que photographe indépendant.
L’option du portage salarial peut également être une option à envisager lorsque vous vous lancer dans votre nouvelle activité.
Cependant, le statut d’auto-entrepreneur n’est pas le seul statut auquel peut avoir recours un photographe. Il peut également décider de crée une société à associé unique. Il aura alors le choix entre :
- L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) : ce statut permet de bénéficier des avantages d’une société (personne morale distincte) comme la séparation de patrimoine ou la possibilité d’accueillir des associés. Cependant le formalisme est lourd et complexe.
- SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) : elle est souple dans son organisation et la modification des règles du statut. Il est également possible de créer sa SASU tout en étant salarié (sous réserve de ne pas avoir signé dans son contrat de travail une clause d'exclusivité). De plus, le photographe, dirigeant de la SASU est un « assimilé salarié », il est donc soumis au régime général de la Sécurité sociale.