En comptabilité, le bilan et le compte de résultat, souvent accompagnés de l’annexe, composent les documents comptables qu’une organisation doit établir à la fin d’une période donnée. Les états financiers sont souvent établis à la clôture de l'exercice, mais peuvent aussi être requis pour une cession d'entreprise, une cessation d'activité, ou l'entrée de nouveaux associés ou investisseurs. En principe, les professionnels des chiffres procèdent à une révision des comptes régulière. Cette constance leur permet ainsi de relever et de rectifier les éventuelles erreurs de saisie sans être contraint d’attendre l’arrêté des comptes annuels. Il faut savoir que le bilan et le compte de résultat se distinguent par leur approche analytique et n’ont pas vocation à transmettre les mêmes informations concernant la structure.
Bilan et compte de résultat : définitions
Ils sont indispensables pour éditer les comptes annuels de fin d’exercice. Toutefois, ces deux états comptables ne visent pas les mêmes objectifs.
Le bilan
L’établissement du bilan intervient à la clôture de l’exercice comptable d’une entreprise. Son objectif est de retranscrire la situation économique et financière de celle-ci à un instant T, soit à la date d’arrêt des comptes. À la lecture de ce dernier, un investisseur doit être en mesure de :
- apprécier la santé financière de la structure ;
- déterminer les actifs et les passifs formant son patrimoine.
En revanche, le bilan ne révèle aucun élément sur les flux financiers liés à l’activité, contrairement au compte de résultat.
Éditer un bilan comptable annuel répond à l’obligation légale dont fait l’objet toute organisation dont le statut juridique le requiert (EI, SARL, EURL, SAS, SASU, SA, SNC, etc.). Seules les micro-entreprises sont exemptées de cette formalité. Ces dernières sont tout de même tenues de réaliser une comptabilité sous sa forme simplifiée en complétant un livre des recettes encaissées.
Le bilan comptable compte parmi les éléments constituant les comptes annuels avec le compte de résultat et l’annexe. À la fin de l’exercice, ceux-ci sont présentés au cours d’une assemblée générale ordinaire (AGO), puis approuvés par l’ensemble des associés. Outre son caractère obligatoire auprès de l’administration fiscale, l’utilité d’un bilan se démontre dans les situations suivantes :
- la cession de l’entreprise ;
- l’entrée au capital social de nouveaux investisseurs ;
- la demande d’un prêt professionnel auprès d’un établissement bancaire.
Un bilan conforme aux principes édictés par le PCG (plan comptable général) doit présenter un actif équivalent au passif. Il permet aux intéressés de déterminer la valeur financière d’une entreprise et de déterminer précisément les ressources que celle-ci mobilise pour son exploitation.
Le compte de résultat
Il fait également partie des documents comptables à fournir lors de la clôture annuelle des comptes. Il accompagne le bilan comptable, ainsi que l’annexe. Le compte de résultat a pour vocation de relater les performances de l’entreprise en offrant une analyse plus fine des opérations affectant son résultat.
Pour ce faire, il synthétise le rapport entre les produits générés par l’entreprise et les charges qu’elle supporte. De fait, déduire les dépenses des ventes acquises laisse apparaître le résultat final relatif à l’année écoulée. In fine, celui-ci peut se révéler :
- Positif, auquel cas l'organisation réalise un bénéfice ;
- Négatif, mettant en exergue son déficit.
Le compte de résultat présente l’intérêt d’apporter des informations précieuses quant à la dynamique de l’activité. En détaillant les flux financiers qui s’opèrent au sein de l’entreprise, il permet d’effectuer un comparatif entre les résultats de l’exercice écoulé et ceux obtenus lors des exercices comptables précédents. Il renseigne également sur :
- Le niveau de rentabilité de la structure ;
- Sa capacité d’autofinancement ;
- Sa faculté de rembourser un emprunt.
Ces éléments sont indispensables au gérant pour ajuster sa stratégie d’entreprise.
Où trouver le bilan et le compte de résultat ?
Une fois l’approbation des comptes annuels obtenue en AGO, l’entreprise dispose d’un délai de 30 jours pour déposer ses comptes annuels au greffe du tribunal de commerce. Depuis le 1er janvier 2023, cette formalité s’accomplit en ligne via le guichet unique des formalités des entreprises. Le greffier se charge ensuite de les publier au Bodacc (bulletin officiel des annonces civiles et commerciales). En effet, le bilan et le compte de résultat d’une entreprise font partie des éléments rendus publics. Il est donc possible à quiconque le demande, de les consulter librement.
Pour ce faire, l’intéressé peut en faire la demande auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) qui concentre désormais l’ensemble des informations relatives aux entreprises. L’autre alternative consiste à se rendre sur le site internet societe.com ou infogreffe.fr pour s’enquérir des résultats comptables d’une société.
Il est à noter que les micro-entreprises et certaines TPE ont la possibilité de formuler une demande de non-publication des comptes annuels, sous réserve qu’elles réunissent les conditions requises. La micro-entreprise peut ainsi faire appliquer cette clause de confidentialité sur son bilan et son compte de résultat. La TPE ne bénéficiant pas du régime micro-fiscal et social ne peut l’appliquer, elle, que sur l’examen de son compte de résultat.
Comprendre le bilan
Le bilan en comptabilité fait état du patrimoine d’une société à une date précise, bien souvent celle de la clôture de l’exercice. Il s’appuie sur l’étude approfondie de son actif (ses possessions) et de son passif (ses dettes) et se lit donc en 2 colonnes.
L'actif
La colonne de gauche est consacrée à l’actif de l’entreprise, soit ce qu’elle possède à l'arrêté des comptes pour le bilan. Elle se décompose en deux parties :
- l’actif immobilisé, placé en haut du bilan ;
- l’actif circulant, plus bas dans la colonne.
Les immobilisations en comptabilité concernent l’ensemble des éléments du patrimoine se caractérisant par leur valeur économique positive et par leur durabilité. Elles servent l’exploitation de l’activité et peuvent prendre différentes formes, telles que :
- des brevets ou des fonds commerciaux pour les immobilisations incorporelles ;
- des terrains, du bâti ou du matériel industriel pour ce qui concerne les immobilisations corporelles ;
- des actions, des titres de participation ou un emprunt bancaire dans la catégorie des immobilisations financières.
L’actif circulant, quant à lui, comprend les stocks de marchandises, de matières premières ou de produits finis, mais aussi les créances dues par les clients, ainsi que les liquidités disponibles en caisse et sur les comptes bancaires de la société.
Actif | Passif |
Actif immobilisé Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Immobilisations financières | Capitaux propres et assimilés Capital, réserves résultat de l'exercice (bénéfice ou perte) Report (positif ou négatif) |
Actif circulant Stocks, marchandises Créances Disponibilités | Dettes Dettes financières Dettes d'exploitation Dettes sur immobilisations |
Le passif
La colonne de droite du bilan est réservée au passif de la structure. Il s’agit des ressources dont dispose l’entreprise pour financer ses actifs et exploiter son activité. Le passif du bilan se compose des éléments suivants :
- les capitaux propres;
- les sommes provisionnées pour un événement à venir ou pour anticiper un risque d’impayé;
- les dettes.
Les capitaux propres figurent en haut du bilan et comprennent le capital social de l’organisation, mais également les sommes mises en réserve provenant des résultats précédents, que ceux-ci soient négatifs ou positifs. Il s’agit des fonds disponibles sur le long terme.
Le reste des dettes apparaît en bas de colonne et englobe :
- Les dettes financières, c’est-à-dire les emprunts bancaires ou éventuels découverts ;
- Les dettes d’exploitation, comprenant les dettes fiscales et sociales (impôts, salaires, etc.) ;
- Les dettes fournisseurs, etc. ;
- Les dettes sur les immobilisations, comme un prêt contracté auprès d’autres sociétés extérieures pour la fourniture d’immobilisations.
Il est important de comprendre que le passif joue un rôle essentiel dans la compréhension du bilan comptable. Il permet notamment de :
- Justifier d’où proviennent les ressources de l’entreprise ;
- Comprendre comment celles-ci sont mobilisées pour servir ses intérêts.
À cet effet, l’enregistrement des écritures comptables obéit au principe de la « partie double ». Cette méthode facilite grandement la lecture du bilan puisque chacune des opérations comptabilisées doit être portée à la fois au débit d’un compte et au crédit d’un autre. C’est pourquoi un bilan équilibré se doit de présenter un actif égal au passif.
De quoi est composé le compte de résultat ? Comment le lire ?
Contrairement au bilan, le compte de résultat se montre plus représentatif des mouvements financiers qui s’opèrent au cours d’un exercice comptable. Son analyse se base sur le rapport entre les produits encaissés et les différentes charges auxquelles l’entreprise fait face.
Charges fixes et charges variables
Au cours de son cycle de vie, une société est amenée à supporter de multiples charges de différentes natures. Ces dépenses comprennent à la fois des charges structurelles et des charges opérationnelles. Les premières restent immuables et ne sont pas directement corrélées avec l’augmentation ou la baisse de l’activité, ni avec le chiffre d’affaires. Parmi ces charges fixes, l’on retrouve :
- Les salaires versés aux employés ;
- Les loyers ;
- Le remboursement d’un prêt ;
- Les mensualités au titre d’un contrat d’assurance ;
- Les frais bancaires ;
- Les abonnements ;
- Etc.
Face à ces dépenses, d’autres décaissements interviennent pour assurer le bon fonctionnement de l’organisation. On les appelle les charges opérationnelles ou charges variables. Ces dernières sont davantage liées au développement de l’activité et couvrent une multitude de postes, tels que :
- L’approvisionnement en matières premières ;
- Les coûts d’emballage ou de stockage ;
- Les frais de logistique et de transport ;
- Le commissionnement sur les ventes ;
- Etc.
La distinction entre les charges fixes et les charges variables constitue un indice de choix pour évaluer le seuil de rentabilité d’une entreprise.
Les produits d'exploitation
Ils apparaissent en haut du compte de résultat et désignent les postes ayant généré du revenu pour le compte de la société. Ils sont libellés de la manière suivante :
- Vente de marchandises, ainsi que la vente de production de biens ou de services formant le chiffre d’affaires ;
- Production stockée ;
- Production immobilisée ;
- Subventions d’exploitation ;
- Reprises sur amortissement et provisions ;
- Autres produits d’exploitation.
Les encaissements au titre des ventes forment le chiffre d’affaires réalisé au cours de la période considérée. La production stockée est celle obtenue après avoir déduit le stock initial du stock de fin de période. La production immobilisée correspond à la totalité des travaux effectués pour le compte de l’entreprise, lui constituant un actif (la construction d’une machine par exemple).
Les produits d’exploitation comprennent également les subventions d’exploitation, c’est-à-dire l’ensemble des aides financières perçues par l’État ou par tout autre organisme. La reprise sur amortissement, quant à elle, vient corriger une éventuelle dépréciation d’un actif acquis au cours de l’exercice comptable. D’autres types de revenus n’entrent ni dans la catégorie des ventes, ni dans celle des produits financiers ou des produits exceptionnels. Ils sont alors classés dans les « autres produits d’exploitation ».
Charges | Produits |
Charges d'exploitation (marchandises, loyers, impôts, etc.) | Produits d'exploitation (ventes de marchandises, subventions, etc.) |
Charges financières (intérêts des emprunts) | Produits financiers (intérêts perçus, escomptes obtenus) |
Charges exceptionnelles (ex : amende, dons, etc.) | Produits exceptionnels |
Les charges d'exploitation
Il s’agit de l’ensemble des dépenses auxquelles l’entreprise ne peut échapper pour être en mesure de poursuivre son activité. Les charges d’exploitation comprennent des charges structurelles et des charges fonctionnelles. Elles sont positionnées en dessous des produits d’exploitation dans le compte de résultat et désignent les postes suivants :
- Les achats de marchandises ;
- La variation du stock de marchandises ;
- Les achats de matières premières et d’approvisionnements ;
- La variation du stock de matières premières et d’approvisionnement ;
- Les autres achats et charges externes ;
- Les impôts, taxes et versements assimilés ;
- Les salaires et traitements versés au personnel ;
- Les charges sociales ;
- Les dotations aux amortissements ;
- Les dotations aux provisions ;
- Les autres charges d’exploitation.
Les achats de marchandises sont à distinguer des achats de matières premières. Ces dernières sont indispensables à la production du produit fini, alors que l’investissement dans un équipement est comptabilisé comme une marchandise. Dans les deux cas, un rapport entre le stock du début de période et celui de fin d’exercice doit être établi et reporté sur la ligne de variation lui correspondant.
Les charges externes concernent les dépenses qui ne sont ni considérées ni comme des marchandises, ni comme des matières premières (eau, électricité, etc.). Il s’agit également de ne pas omettre les décaissements exigés par l’État, tout comme les salaires et les cotisations sociales liés à la masse salariale. Enfin, la dotation aux amortissements correspond à la répartition du coût d’un actif sur la durée estimée de son utilisation, alors que la dotation aux provisions vise à anticiper et à pallier la perte de valeur potentielle d’un actif.
Le résultat net
Il figure en fin de compte de résultat et fait apparaître si l’activité courante de l’entreprise l’a conduite à générer un bénéfice ou un déficit. Pour ce faire, il s’agit de reprendre et d’additionner les sous-totaux obtenus en termes de :
- Résultat d’exploitation (produit d’exploitation - charges d’exploitation) ;
- Résultat financier (produit financier - charges financières) ;
- Et résultat exceptionnel (produit exceptionnel - charges exceptionnelles).
Il suffit ensuite de déduire de ce montant les sommes versées aux salariés au titre de la participation au résultat de l’entreprise, ainsi que le montant des impôts sur les bénéfices dû à l’administration fiscale.
Si le bilan comptable est le reflet de la santé économique d’une structure à l’arrêté de ses comptes, le résultat net du compte de résultat, lui, permet d’évaluer le niveau d’efficience de l’activité tout au long de l’exercice.
Quelles différences entre compte de résultat et bilan ?
Tous deux sont des éléments incontournables de la liasse fiscale à fournir aux services des impôts des entreprises en fin d’exercice. En revanche, le bilan et le compte de résultat ne s’établissent pas avec la même intention :
- le bilan fige l’actif et le passif de l’entreprise à une date précise ;
- alors que le compte de résultat délivre un historique des mouvements financiers entraînant l’enrichissement ou l’appauvrissement de la société.
Pour mieux comprendre ce qui distingue ces deux états comptables, nous vous invitons à lire l’article suivant : Quelle est la différence entre le bilan et le compte de résultat ?
Comment sont liés le compte de résultat et le bilan ?
Le compte de résultat forme avec le bilan et l’annexe comptable les états financiers d’une entreprise. Il convient de commencer par :
- considérer le résultat net obtenu dans le compte de résultat ;
- puis de solder les produits et les charges (au moment d’établir le compte de résultat retraçant les flux financiers au cours de l’exercice).
L’écart qui en résulte doit ensuite être rapporté au passif du bilan, dans la catégorie des capitaux propres.
Dans l'hypothèse où les produits sont supérieurs aux charges, cet écart s’avère positif et doit être affecté au compte 120 « résultat de l’exercice (bénéfice) ». Dans le cas contraire, un déficit est constaté et celui-ci est enregistré au compte 129 « résultat de l’exercice (perte) ».
Si l’objectif du bilan et de compte de résultat diffère, ces états comptables n’en sont pas moins complémentaires. En effet, l’analyse croisée de leurs données respectives permet de révéler le niveau de rentabilité de la structure et sa solvabilité, ainsi que de mesurer sa capacité de créer de la valeur ajoutée. Cependant, cet examen n’est pas à la portée de tous et nécessite souvent de se faire accompagner par un professionnel pour bénéficier de cette expertise.
Qui peut réaliser un compte de résultat et un bilan ?
Le bilan en comptabilité tient sa structure du Plan de Comptabilité Générale (PCG). Ce dernier régit les normes de classification applicables à la comptabilité des entreprises dont le siège social se situe en France. Réaliser un bilan et un compte de résultat implique alors de disposer d’une connaissance approfondie des différentes règles comptables.
Suis-je obligé de passer par un expert-comptable pour réaliser ces documents ?
Bien que la tenue d’une comptabilité constitue une obligation légale pour la plupart des entreprises, celles-ci sont toutefois libres de s’en charger en interne. Pour cela, il appartient au gérant d’investir du temps pour s’y consacrer, ou bien de recruter un collaborateur comptable doté de la formation requise.
En effet, l’accomplissement de ces travaux requiert une solide culture fiscale et financière, ainsi qu’une certaine technicité dans l’exécution des tâches inhérentes. C’est pourquoi dans la majorité des cas, le chef d’entreprise privilégie le recours aux services d’un expert-comptable.
Ce professionnel réunit toutes les compétences professionnelles pour établir un bilan et un compte de résultat dans les règles de l’art. En outre, il présente un avantage considérable sur le comptable : lui seul dispose de la capacité légale de certifier les comptes annuels en fin d’exercice. Ce qui signifie que même dans l’hypothèse où la comptabilité est gérée en interne, le visa d’un expert-comptable demeure indispensable.
Dans quels cas l’intervention d’un expert-comptable devient facultative ?
Nous l’avons évoqué, les micro-entreprises sont exemptées de présenter un bilan comptable et les documents qui l’accompagnent. Cela ne signifie pas pour autant que l’entrepreneur ne tient pas de comptabilité, seulement celle-ci se présente sous sa forme simplifiée.
Ainsi, il renseigne ses recettes de manière chronologique dans un registre spécifique, et peut être amené à remplir, selon la nature de son activité, un registre des achats (pour les commerçants ou fournisseurs de prestations d’hébergement).
Malgré son caractère obligatoire, tenir une comptabilité sincère, honnête et régulière n’est pas à la portée de tous. En effet, le bilan et le compte de résultat requièrent un suivi exhaustif dans l’enregistrement des écritures comptables, afin de révéler les forces et les faiblesses d’une entreprise. Pour être certain de ne pas vous tromper, n’hésitez pas à contacter les équipes de L-Expert-Comptable.com. Attentifs aux besoins des dirigeants, nos collaborateurs comptables sauront vous conseiller pour établir vos états financiers en fin de période.