Découvrez le compte de résultat, un outil comptable essentiel révélant la performance financière d'une entreprise. Ce document synthétise les produits et charges d'une période, mettant en lumière le résultat net qui détermine le succès ou l'échec financier de l'activité. Obligatoire pour certains régimes fiscaux, il est un pilier de la gestion d'entreprise et de la prise de décisions stratégiques.
Le compte de résultat : Définition
Le compte de résultat est un document comptable où l'on retrouve le détail des produits générés (Comptes de classe 7) et des charges consommées (Comptes de classe 6) d’une entreprise au cours d’un exercice comptable.
Le compte de résultat reflète l'activité de l'entreprise et permet d'obtenir le résultat net (différence entre les produits et les charges). On sait alors si l'entreprise a fait un bénéfice ou un déficit.
À quoi sert un compte de résultat ?
Le compte de résultat est nécessaire pour établir les comptes annuels d’une entreprise au moment de la clôture de l’exercice comptable. Il présente de manière synthétique les produits qui augmentent la valeur de l’entreprise et les charges qui la diminuent.
C’est un outil utile pour déterminer la rentabilité de l’entreprise. Il permet de comparer les charges et produits d'un exercice donné avec un exercice précédent ou de savoir pourquoi le résultat obtenu est positif ou négatif.
Est-ce obligatoire de réaliser un compte de résultat ?
L’obligation de réaliser un compte de résultat dépend du régime fiscal de l’entreprise.
Le compte de résultat est obligatoire pour les entreprises qui relèvent du régime réel normal d’imposition (chiffre d’affaires au-dessus de 840 000 € pour les activités commerciales et 254 000 € pour les prestations de services) et qui sont soumises à l’impôt sur les sociétés ou génèrent des bénéfices industriels et commerciaux.
Cette obligation s’étend aux entreprises appartenant au régime réel simplifié d’imposition. Leur chiffre d’affaires doit être compris entre 188 700 € et 840 000 € pour les activités de commerce et entre 77 700 € et 254 000 € pour les prestations de services. Les entreprises concernées peuvent présenter leur compte de résultat de manière simplifiée.
Les entreprises soumises au régime de la micro-entreprise ne sont pas tenues d’établir un compte de résultat puisqu’elles n’ont pas l’obligation de tenir une comptabilité complète. Cependant, leur chiffre d’affaires ne doit pas dépasser 188 700 € pour les activités commerciales et 77 700 € pour les prestations de services.
Comment se présente un compte de résultat ?
Un compte de résultat contient deux éléments fondamentaux : les produits et les charges.
Un produit correspond à une recette (ventes), et une charge correspond à une dépense (achats de marchandises ou de services).
Exemple :
- L'achat d'articles de vêtements de sport pour un commerce d'achats-ventes d'articles de sport ou pour l'achat de services,
- Une coupe de coiffure dans un salon, prestation immatérielle, seulement déductible fiscalement pour certaines activités où l'image fait partie intégrante de la notion fiscale de charges engagées génératrices de revenus).
Quelles sont les 3 grandes lignes d'un compte de résultat ?
La nature des produits et des charges contenus dans le compte de résultat peut se décliner en trois classes : l'exploitation, le financier, l'exceptionnel.
Ainsi, la constitution du compte de résultat final se détermine par la somme des résultats d'exploitation, financiers et exceptionnels.
- Le Résultat d'exploitation
Il s'agit du résultat issu de l'activité courante de l'entreprise. Il est obtenu par la différence entre le chiffre d'affaires (ventes de marchandises, prestations de services) et les charges afférentes (consommation de matières premières, charges de personnel, les impôts, les taxes et autres charges externes). - Le Résultat financier
Il traduit la politique financière de l'entreprise. Il est obtenu par la différence entre les produits financiers (placements) et les charges financières (intérêts d'emprunt). - Le Résultat exceptionnel
Il contient des éléments non récurrents à l'activité de l'entreprise (subventions, procès, prime de sinistre, plus ou moins-values sur cession d'actifs...).
L'agrégation de ces trois résultats correspond au résultat final de l'entreprise avant calcul de l'impôt, élément clef du compte de résultat. Il servira, par conséquent, de base au calcul de l'impôt.
Pour le calcul de l’impôt (IS/IR), le résultat de base est le résultat fiscal et non le résultat comptable. La différence s’explique par l’existence de charges non déductibles fiscalement (amendes,…) et des produits non imposables (certaines plus-values de cession).
Le compte de résultat doit-il inclure la TVA ?
Non, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) n’est pas présente dans le compte de résultat puisque ce document indique les valeurs hors taxes des charges et des produits.
De plus, la TVA ne correspond ni à un produit ni à une charge. En effet, la TVA collectée pendant les ventes est reversée à l’État sans avoir de conséquence sur le résultat de l’entreprise. La TVA enregistrée lors des achats est déductible et vient diminuer le montant de TVA à payer à l’État.
Le calcul des éléments comptables du compte de résultat
Les calculs des éléments du compte de résultat cités ci-dessus sont les suivants :
- Résultat d'exploitation = produits d'exploitation - charges d'exploitation
- Résultat financier = produits financiers - charges financières
- Résultat exceptionnel = produits exceptionnels - charges exceptionnelles
- Résultat net comptable = résultat d'exploitation + résultat financier + résultat exceptionnel - impôt sur les bénéfices - participation des salariés
Comment doit-on interpréter un compte de résultat ?
Il faut interpréter le compte de résultat au regard du résultat final pour constater une perte ou un bénéfice, mais également des trois résultats intermédiaires utilisés pour le calculer.
Un résultat d'exploitation insuffisant implique une mauvaise maîtrise des coûts ou un chiffre d'affaires insuffisant pour répartir les charges fixes (loyers/assurance/etc…). La solution consiste à augmenter le chiffre d'affaires, ou à diminuer les charges, ou idéalement combiner ces deux solutions.
Une entreprise commerciale n'ayant pas vocation à générer des produits financiers, le solde du résultat financier est de façon générale négatif (pas de produits financiers, alors que les charges financières sont présentes dès qu’il y a un emprunt).
Quant au résultat exceptionnel, il ne constitue pas un indicateur pertinent dans le cadre du pilotage car il ne permettra pas de juger de la rentabilité durable de la société. Autrement dit, le résultat exceptionnel recense les recettes et les dépenses conjoncturelles.
Qui peut réaliser le compte de résultat d'une entreprise ?
Le gérant de l’entreprise peut réaliser lui-même le compte de résultat s’il détient les savoirs comptables nécessaires. Toutefois, il est conseillé de faire appel à un expert-comptable. Les compétences pointues de ce dernier permettent d'éviter les erreurs et d'analyser finement le compte de résultat.
La particularité du compte de résultat d'une association
Une association est dépourvue de but lucratif contrairement à une entreprise. Par conséquent, le solde positif d’un compte de résultat n’est pas un bénéfice, mais un excédent d’activité qui ne peut pas être distribué aux membres. Le solde négatif est un déficit et non une perte.
L'analyse du compte de résultat grâce aux ratios
Afin de pouvoir analyser le compte de résultat et ainsi, en déduire des solutions et prendre des décisions pour l'entreprise, les ratios représentent une aide non négligeable.
Le seuil de rentabilité (SR) représente le niveau de chiffre d'affaires à atteindre pour obtenir un résultat nul.
- SR (en chiffre d'affaires) = Montant des charges fixes / Taux de marge sur coûts variables
- Taux de marge sur coûts variables = (Chiffre d'affaires - Coûts variables) / Chiffre d'affaires
La capacité d'autofinancement (CAF) représente l'état des flux de trésorerie générés par l'activité.
- CAF = Résultat de l'exercice + Charges calculées (Dotations aux amortissements et provisions) - Produits calculés (reprises sur dotations aux amortissements et provisions) + Valeur comptable des éléments d'actifs cédés (comptes 675) - Produits de cession des éléments d'actifs cédés (compte 775)
Autres ratios financiers :
- Taux d'autofinancement = (Capacité d'autofinancement - Dividendes) / Montant des investissements
- Capacité de remboursement des emprunts = endettement financier / CAF
- Poids de l'endettement = Charges d'intérêts / Chiffre d'affaires
- Taux de profitabilité économique = Résultat d'exploitation / Chiffre d'affaires
- Rendement du personnel = Chiffre d'affaires (entreprises de service) OU Marge commerciale (entreprises de négoce) OU Marge de production (entreprises de production) / Charges de personnel
Bilan ou compte de résultat ? Comment les différencier
Il est fondamental de distinguer le compte de résultat du bilan.
Le compte de résultat :
Le compte de résultat sert à mesurer si l'entreprise s'est enrichie ou si elle s'est appauvrie à travers le calcul du résultat net. Dans le cas d'une société soumise à l'IS, on distingue 3 cas si le :
- Résultat courant avant impôt est positif : il sera soumis à l'IS , on parle dans ce cas de bénéfice
- Résultat courant avant impôt est négatif : il ne sera pas soumis à l'IS , on parle dans ce cas de déficit
Le bilan :
Le bilan est un document qui mesure à un instant donné ce que possèdent une entreprise et la façon avec laquelle ce patrimoine est financé. Le bilan d'une société est réalisé au moins une fois par an à chaque exercice comptable. Il sera à transmettre aux impôts dans le cadre de la liasse fiscale.
Contrairement au compte de résultat, il ne nous informe aucunement sur l'activité de l'entreprise.
Affectation du résultat net
Prenons le cas d'une entreprise réalisant des bénéfices (ayant un résultat net positif) :
Le résultat d’un exercice doit être affecté en fin d’année. Lors de l'assemblée générale ordinaire, les actionnaires pourront décider de l'affectation de ces résultats, deux choix sont possibles :
- Réinvestir tout ou une partie des bénéfices dans la société (sous forme de réserves ou report à nouveau), ils renforceront ses capitaux propres (au passif du bilan).
- Distribuer des dividendes aux actionnaires.
Reporter les bénéfices au sein de la société constitue un mode de financement privilégié par nature car l'entreprise se finance sans s'endetter : c'est l'autofinancement. Cette pratique va permettre à l'entreprise de disposer de plus de cash afin de financer des investissements ou anticiper une dépense imprévue.
Le compte de résultat permet de catégoriser certaines charges qui pourront être considérées comme fixes ou variables. Une charge fixe (loyer) est permanente, en opposition aux charges variables (achat de matières premières) qui elles, sont fonction du volume de production de l'entreprise. Ces notions servent notamment au calcul des coûts de revient, pour les prises de décisions telles que la fixation des prix de vente.
C'est quoi le compte de résultat prévisionnel ?
Il s'agit du compte de résultat qui établit des prévisions sur l'activité future de l'entreprise. Pour ce faire il faut fixer les valeurs de tous les éléments constituant le bilan :
- fixer le prix de vente et les quantités à vendre (donc le chiffre d'affaires)
- fixer l'ensemble des charges fixes et variables afférentes à la production
- fixer l'ensemble des produits financiers (intérêts perçus sur un placement) et des charges financières (mensualités pour le remboursement d'un emprunt)
- fixer la valeur éventuelle des produits et charges exceptionnels (subventions...)
Le compte de résultat prévisionnel est toujours demandé par les organismes de crédit. En effet, pour qu'une banque vous accorde un prêt, elle doit s'assurer que votre entreprise sera bénéficiaire à l'avenir, donc potentiellement capable de rembourser son emprunt.
Lire aussi l'article sur le compte de résultat prévisionnel.