Le commencement : faire un business plan
Pour vous lancer dans la création d’une discothèque, vous devrez établir un business plan. Il vous permettra d’analyser la viabilité de votre club. Votre lieu choisi et la demande locale se prêtent-ils à la création d’un tel business ? Les tiers (banques, organismes privés, expert-comptable, business angel) peuvent s’y référer afin de vérifier la rentabilité du projet. Sans ce document complet, aucune banque ne vous accordera un prêt.
Votre étude de marché étudie le type de population autour du lieu préalablement choisi, se renseigne sur l’état de santé des autres établissements de même type dans la région. Il faut mener une enquête approfondie sur l’évolution du marché ainsi que sur les possibles habitudes de vos futurs clients. Cette étude passe aussi par le choix du style de musique, le type de population visée, les prix que vous allez appliquer, etc.
Vous devrez aussi penser à votre stratégie commerciale, c’est à dire avec quels moyens attirer des clients. Il est recommandé de faire de la publicité à travers la création de flyers, la diffusion d'annonces à la radio locale, l’entretien de votre image sur les réseaux sociaux, la création de votre site internet, etc.
Il faut aussi déterminer le budget prévisionnel afin de couvrir toutes les dépenses de départs puis les dépenses régulières. En dehors du matériel nécessaire (local, mobilier, travaux), il ne faut pas oublier de compter dans l’investissement de départ les droits d’auteur à payer à la SACEM et le coût d’une licence vous autorisant à vendre de l’alcool. L’électricité, internet, charge du personnel, loyer, impôts, achat de boissons sont des dépenses mensuelles à prendre en compte. Pour pallier ces dépenses, il faut prévoir vos ressources : apport personnel, prêt bancaire, aides à la création d’entreprise ( ACCRE , aides de Pôle emploi), paiement des clients. Si au bout de 3 ans, vos dépenses ne seront pas couvertes par vos ressources, il faut revoir votre stratégie prévisionnelle afin d’inverser cette tendance.
Podcast pour ouvrir sa discothèque
Les principaux points de la réglementation
L’ouverture d’une boîte de nuit est strictement réglementée par la loi. Le non-respect des règles peut entraîner la fermeture de la société. Aucun diplôme n’est obligatoire.
Les règles concernant la vente d’alcool
Si vous faites le choix de servir de l’alcool, une licence de débit de boisson spécifique est nécessaire :
la licence dite de 3ème catégorie qui permet de vendre de l’alcool ne dépassant pas 18 degrés (vin, bière).
la licence de 4ème catégorie qui permet de vendre tout type d’alcool, y compris de l’alcool fort (rhum, vodka).
Comment obtenir cette licence ?
Elle s’obtient en rachetant une licence déjà existante. Une fois le rachat effectué, elle ne pourra être exploitée que par mutation, translation ou transfert (demande auprès du Préfet du département).
L’obtention d’un permis d’exploitation est obligatoire. Il s’agit d’une formation de plusieurs heures dispensée par différents organismes informant sur les droits et obligations relatifs à la vente d’alcool.
Il faut aussi déclarer l’ouverture d’un débit de boissons : cela se fait dans les 15 jours avant l’ouverture de votre établissement auprès de la mairie du lieu d’implantation à l’aide du formulaire Cerfa n°11542, accompagné des pièces justificatives nécessaires.
Cette liste n’est pas exhaustive et reprend les principaux points de la réglementation sur les débits de boissons.
La diffusion de la musique
Plusieurs règles sont à respecter pour diffuser de la musique :
Il faut signer un contrat avec la SACEM (organisme responsable des droits d’auteurs en France). Ce contrat est indispensable pour avoir le droit de diffuser de la musique à votre clientèle. La demande doit être adressée dans les 15 jours avant l’ouverture auprès de la délégation régionale de la SACEM. Une fois le contrat retourné signé, il faudra bien évidemment vous acquitter du paiement de droits d’auteurs.
Déclarer l’ouverture de votre établissement auprès de la SPRE (société pour la perception de la rémunération équitable). Cette déclaration doit être faite dans les 3 mois qui suivent l’ouverture de la discothèque.
Les nuisances sonores
L’exploitation d’un établissement de nuit peut engendrer des nuisances sonores. Afin de respecter la réglementation en place, il faut procéder à une étude acoustique.
Cette étude effectuée par un acousticien ou un bureau d’étude indépendant permet de connaître l’impact des nuisances sonores aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment.
Cette étude certifiera le respect de l’isolement acoustique nécessaire pour l’ouverture d’une discothèque.
Les autres règles à respecter
L’accueil d’une clientèle nécessite le respect de normes de sécurité et d’accessibilité (en cas d’incendie, de personne à mobilité réduite etc). Il faut faire les travaux adéquats.
L’exploitant doit se soumettre aux lois anti-tabac, à l’interdiction d’entrée des mineurs de moins de 16 ans non accompagnés d’une personne majeure (liste non-exhaustive).
Les horaires d’ouvertures sont également restrictifs : la fermeture doit intervenir au plus tard à 7 heures du matin. Il est vivement conseillé à l’exploitant de faire une déclaration auprès du Préfet et de prévenir les services de polices et/ou de gendarmerie de l’heure de fermeture afin qu’ils puissent éventuellement procéder à des contrôles d’alcoolémie à la sortie de votre club.
Toutes les informations nécessaires à la clientèle doivent être affichées : les prix, les horaires d’ouverture, etc.
N’oubliez pas de souscrire une assurance professionnelle afin de prévenir les dégâts matériels.