Ouvrir un salon de thé ou un coffee shop n'exige pas de diplôme spécifique, hormis le stage de préparation à l'installation (SPI) obligatoire depuis Décembre 2014. Il est légitime de se demander : peut on créer un salon de thé sans apport ? Quel budget dois je prévoir ? Existe t il une réglementation spécifique à l'activité de salon de thé ? Dans cet article, vous trouverez la réponse à ces questions et vous en saurez davantage sur les principales étapes liées à l'ouverture de votre salon de thé : choix du statut juridique, immatriculation...
Créer un salon de thé sans apport
Quelque soit la forme juridique pour laquelle vous optez, créer un salon de thé nécessitera un apport pour la constitution du capital social. Si vous n'avez pas suffisamment de ressources (financières et/ou matérielles), vous pouvez créer votre salon de thé sans apport en choisissant entre deux options : emprunter de l'argent ou faire appel des investisseurs externes.
Emprunter de l'argent pour créer un salon de thé sans apport
L'emprunt nécessaire à la création d'un salon de thé sans apport pourra se faire auprès d'une banque, ou d'organismes destinés à soutenir l'entrepreneuriat (Pôle Emploi, OSEO, BPI...). Attention, cette méthode est particulièrement risquée car vous vous endettez avant même de savoir si votre salon de thé sera rentable. Assurez vous donc de choisir un bon emplacement, de faire une bonne étude de marché pour connaître le volume de demande en thé et produits annexes. Ainsi, vous pourrez estimez un chiffre d'affaires prévisionnel, et un compte de résultat prévisionnel, ce qui rendra votre projet plus convaincant pour les créanciers, et permettra d'évaluer le risque.
Retrouvez notre article : Méthode pour constituer une demande de prêt.
Faire appel à des investisseurs externes pour créer un salon de thé sans apport
L'idée est de faire appel à des personnes en capacité de financement souhaitant placer leur argent "dans votre salon de thé" pour espérer un retour sur investissement (ROI). Ainsi, au lieu d'utiliser vos biens personnels pour constituer le capital social, ce sont ces investisseurs qui vont chacun apporter de l'argent ou des biens pour créer le salon de thé. Néanmoins, sachez que le salon de thé ne vous appartiendra pas. C'est à dire que vous aurez le statut de gérant, mais vous n'aurez pas de parts sociales ce qui ne vous donne droit ni au versement de dividendes, ni au vote en assemblée générale ordinaire (AGO).
Il existe trois types d'apports :
- l'apport en numéraire : c'est l'apport d'une somme d'argent (chèque, virement...),
- l'apport en nature : c'est l'apport d'un bien mobilier (samovar par exemple) ou immobilier (local par exemple),
- l'apport en industrie : c'est l'apport d'un travail, d'un savoir faire comme par exemple l'art de la préparation du thé chinois Gong Fu Chua...
Retrouver notre article : comment créer ou racheter une entreprise sans apport ?
Quel est le budget nécessaire à la création d'un salon de thé ?
Le budget nécessaire à la création d'un salon de thé, se divise en deux parties :
- un budget pour l'investissement,
- un budget pour les charges.
Le budget nécessaire à l'investissement dans un salon de thé
Il s'agit des dépenses que vous effectuerez en vue de constituer un actif dans votre société. Les investissements correspondent principalement à :
- l'ameublement et la décoration,
- le matériel de cuisine nécessaire à la préparation et au service du thé et autres produits (bouillore, samovar, théière, micro-ondes, réfrigérateur...).
Le budget nécessaire aux charges du salon de thé
Il s'agit des dépenses que vous ferez dés le départ pour les frais de création du salon de thé, les charges d'exploitation, et les charges liées aux salariés (si vous prévoyez de recruter).
Frais de création du salon de thé
- stage de préparation à l'installation (environ 180 €),
- rédaction des statuts juridiques,
- immatriculation de la société,
- publication d'une annonce légale.
Charges d'exploitation du salon de thé
- divers frais relatifs à la location (caution, loyer...),
- charges d'énérgie (éléctricité, gaz, eau),
- publicité (si nécessaire),
- achat des matières premières.
Charges liées à la masse salariale
- recrutement : salaires à verser, et charges sociales patronales,
- votre salaire et vos cotisations sociales (assurance maladie, retraite, chômage...).
Le business plan et les prévisions financières d’un salon de thé
Un business plan est nécessaire pour valider la rentabilité de votre salon de thé. Vous devrez déterminer le chiffre d’affaires minimum à réaliser pour couvrir vos frais de structure, vous rémunérer puis atteindre et dépasser votre seuil de rentabilité. Pour ce faire, vous devrez créer votre carte comprenant la liste des produits que vous souhaitez vendre, identifier vos fournisseurs, calculer vos coûts de revient, fixer vos prix de vente. En bref, un business plan s’impose ! Faites vous accompagner par un expert-comptable dans cette étape. Il vous aidera à ordonner vos informations. Il vous transmettra les ratios clés de votre secteur d’activité et calculera vos soldes intermédiaires de gestion.
Créer un salon de thé sans diplôme
Pour créer un salon de thé vous n'êtes pas contraint à obtenir un diplôme spécifique. Néanmoins, cette activité étant considère comme artisanale, vous êtes obligé de passer un stage de préparation à l'installation (SPI).
Ce stage a pour but d'éclairer les futurs gérants d'entreprises sur les principales problèmatiques auxquelles ils seront confrontés :
- les conditions d'installation,
- le financement du salon de thé,
- la gestion prévisionnelle,
- le controle de l'activité (trésorerie, charges, crénces, etc)...
Cette obligation d'effectuer un SPI est en vigueur depuis le 19 Décembre 2014.
La réglementation en vigueur, les conditions d’installation d’un salon de thé
Avant d’ouvrir votre salon de thé, vous devrez prendre connaissance des normes d’accessibilité et de sécurité liées à la gestion d’un local commercial ainsi que des normes sanitaires liées à la manipulation de produits alimentaires.
Pensez également à la réglementation en matière :
- d’affichage des prix,
- d’horaires d’ouverture
- de diffusion de la musique.
Enfin, vous devrez compter parmi vos effectifs au moins une personne titulaire d’une formation en hygiène alimentaire.
Rendez-vous auprès de votre Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) pour en savoir plus.
Les aides à la création d’un salon de thé
Sachez que les banques sont réticentes à financer le besoin en fonds de roulement (BFR), à savoir la trésorerie indispensable à la création et la gestion d’un salon de thé. Pour ce faire, vous devrez compter sur votre apport personnel. Vous pourrez solliciter un prêt d’honneur auprès d’une plateforme d’initiative locale, c'est à dire un prêt personnel à taux 0, destiné à renforcer votre capacité d’apport en vue de solliciter un prêt bancaire et d’assurer les besoins en trésorerie.
Le statut juridique et le régime d’imposition pour monter votre salon de thé
La création d’un salon de thé implique en général un investissement conséquent. Il peut alors être préférable de créer une société (SARL/EURL, SAS/SASU) plutôt qu’une entreprise individuelle (comme le régime de l’auto-entrepreneur), afin de séparer les patrimoines personnels et professionnels et limiter ainsi le risque financier lié à la création d’entreprise.
Chaque statut juridique implique un régime d’imposition distinct. Vous devrez réaliser des simulations financières pour déterminer celui qui sera le plus adapté à votre propre modèle économique. Faites-vous accompagner par un expert-comptable dans cette étape !
Retrouver notre article : Créer son entreprise : comment choisir le bon statut juridique ?
Où s’immatriculer pour créer un salon de thé
Vous devez vous immatriculer au Centre de Formalité des Entreprises (CFE) de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou au greffe du tribunal de commerce. Si votre activité implique la fabrication sur place de denrées alimentaires (pâtisseries maison) et que vous embauchez moins de 10 salariés, l’activité sera considérée comme mixte et vous devrez procéder à une double immatriculation : au CFE de la Chambre de Commerce et d’industrie et au CFE de la Chambre des Métiers. Dans ce dernier cas, rappelez vous que vous devrez participer au Stage de Préparation à l’Installation (SPI).
Combien coûte l’ouverture d’un salon de thé
Ouvrir un salon de thé nécessite d’investir dans un local. Pensez aux investissements matériels mais aussi à la trésorerie au démarrage qui vous permettra d’acheter du stock de départ, du petit matériel et d’assurer un coussin financier pour faire face aux aléas. Vous ne réaliserez pas directement le chiffre d’affaires nécessaire pour couvrir vos frais de structure, votre notoriété peut mettre plus de temps que prévu à se forger, la météo peut jouer en votre défaveur et attirer moins de monde que prévu…
Le coût de l’immatriculation varie en fonction de la forme juridique choisie.
En général, l’investissement dans un local nécessite de créer une société :
Comptez environ 250 € pour les frais d’immatriculation. Pensez à rédiger vos statuts de société et à publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales (JAL), qui impliquent des frais supplémentaires.
Si votre activité est considérée comme mixte, vous devrez également réaliser le stage de préparation à l’installation auprès de la Chambre des Métiers, qui coûte environ 250 euros (sauf dispense).
L’emplacement idéal pour implanter votre salon de thé
Trouver l’emplacement idéal est primordial avant d’ouvrir votre salon de thé. Vous devrez être visible et accessible, proche de commerces, voire de concurrents afin d’attirer une clientèle « spontanée ». Lorsque vous aurez trouvé votre local, pensez à anticiper la taille de la salle, le nombre de clients que vous pourrez accueillir et l’amplitude horaire que vous souhaitez instaurer.
N’hésitez pas à faire appel à un expert-comptable pour analyser le bail commercial et vérifier que le prix de cession du fonds de commerce est juste par rapport à la taille du local, son emplacement et le matériel cédé.